Site icon Crocinfos

[Guinée Répression militaire et appels à la mobilisation] La RADDHO condamne

Ils sont victimes de la répression militaire en Guinée

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 10 juillet 2024 (crocinfos.net)—La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) exprime son indignation face aux violences et arrestations arbitraires en République de Guinée, où la junte militaire dirigée par le « général » Mamadi Doumbouya a pris le pouvoir le 5 septembre 2021 en évinçant le Président Alpha Condé.

Depuis la mort du premier Président Sékou Touré en 1984, la Guinée a connu une succession de dirigeants militaires, dont le Général Lansana Conté, le capitaine Moussa Dadis Camara en 2008, et actuellement Mamadi Doumbouya. L’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé en 2010 n’a pas suffi à prévenir les coups d’État, puisque lui-même a été renversé par Doumbouya, chef du Groupement des forces spéciales (GFS).

Quarante ans plus tard, les Guinéens continuent de souffrir des atrocités commises par les militaires, qui règnent par la terreur et sèment la désolation parmi la population.

Verrouillage de l’espace civique et politique

Depuis leur prise de pouvoir, les militaires ont systématiquement empêché les organisations politiques et associatives d’exprimer leurs opinions en interdisant les manifestations pacifiques. Les arrestations arbitraires et détentions d’opposants et de membres de la société civile se multiplient en toute impunité.

Exécutions extra-judiciaires de personnalités publiques

En plus des arrestations arbitraires, des exécutions extra-judiciaires de personnalités publiques ont lieu. Le cas le plus récent est celui de l’ex-chef d’état-major général des armées, le colonel Sadiba Koulibaly, dont la mort a été annoncée par le parquet près du tribunal militaire alors qu’il avait été condamné à cinq ans de prison ferme. Cet assassinat, perpétré par la junte, témoigne de leur refus de dialoguer politiquement.

La poursuite des arrestations

La RADDHO a récemment appris l’arrestation d’un de ses membres, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Coordonnateur national du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Dans la nuit du 9 juillet 2024, des groupes armés ont fait irruption chez lui sans mandat et sans motif, l’ont arrêté et conduit vers une destination inconnue. Durant cette intervention, les militaires ont séquestré les voisins qui filmaient la scène et en ont tabassé plusieurs. Billo Bah, chargé de la logistique du FNDC, a également été arrêté.

Appel à l’action

Face à cette situation critique, la RADDHO :

Condamne fermement la répression politique et sociale en Guinée ;

Exige la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement ;

Appelle à une mobilisation générale de toutes les sensibilités socio-politiques guinéennes ;

Demande à la communauté africaine et internationale de dénoncer les agissements de la junte ;

Invite à la tenue d’élections présidentielles libres et transparentes dans les plus brefs délais.

Quitter la version mobile