Tabou, Côte d’Ivoire, le 28 décembre 2022 (crocinfos.net)—- Diomandé Léon, jeune commerçant ivoirien, a été la cible d’une violente attaque à Tabou, au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, dans la nuit du 23 au 24 décembre 2022, en raison de son orientation sexuelle. Notre équipe journalistique, alertée par une dénonciation anonyme, s’est rendue sur place le 26 décembre 2022.
La brutalité de l’incident est frappante : Diomandé a été violemment agressé par des habitants, son magasin pillé et incendié. Des témoins anonymes ont corroboré ces faits, certains qualifiant l’homosexualité de « déviation sexuelle », exprimant leur refus catégorique d’accepter de tels individus au sein de leur communauté.
Makoura Massandjé, une commerçante voisine du magasin, a souligné les valeurs ancestrales de la société africaine et la réticence à tolérer des comportements jugés contraires à ces normes. La haine envers les personnes LGBTQI dans cette région de la Côte d’Ivoire est palpable, comme en témoigne le rejet social dont Diomandé a été victime.
Depuis ces événements traumatisants, Diomandé Léon a disparu de Tabou, préférant s’éloigner pour assurer sa sécurité. Bien que l’homosexualité ne soit pas illégale en Côte d’Ivoire, la stigmatisation persiste. En juillet 2021, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés a souligné le rejet des recommandations visant à protéger la communauté LGBTQI contre la violence.
Un rapport de la fondation allemande Bertelsmann Stiftung en 2020 a également mis en lumière la discrimination et le manque de protection juridique des personnes LGBTQI en Côte d’Ivoire. Les actes homophobes sont si extrêmes que la vie des individus reconnus publiquement comme LGBTQI est mise en danger.
Les défis persistants pour la communauté LGBTQI en Côte d’Ivoire, où l’homophobie demeure une réalité ancrée, malgré l’absence de lois interdisant précisant l’homosexualité.
ROLAND KOFFI, correspondant régional