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Idriss Deby Itno n’est pas mort ‘’dictateur’’, mais en ‘’ami courageux’’

Idriss Deby Itno

Idriss Deby Itno

Abidjan, le 21-04-2021 (crocinfos.net) Un sort scellé. La chute du maréchal-président Idriss Deby Itno a été une affaire rondement menée et la mise en scène, parfaite.

Les puissances occidentales ont été les premières à réagir pour indiquer la voie à suivre. Unanimement et pour faire illusion, elles ont prononcé une oraison funèbre de première classe pour saluer la mémoire de celui qui n’est plus un dictateur, mais un ‘’ami courageux’’ et un ‘’grand soldat’’.

‘’Au Tchad, l’UA reste motus et bouche cousue pour les beaux yeux des Occidentaux alors qu’une autre junte de quinze généraux, soupçonnée d’avoir exécuté Deby, a pris le pouvoir’’

De là à faire usage de leurres pour rester muet sur la révolution de palais à N’Djaména, il n’y a eu qu’un pas. Alors, de Paris à Washington, c’est le silence total d’un, sur la violation de l’ordre constitutionnel, avec la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition et de deux, sur la dévolution monarchique du pouvoir au profit du général Mahamat Idriss Deby, fils du maréchal-président Deby. Et tant pis pour le chiffon rouge de la démocratie.

L’Union africaine est, par conséquent, restée dans sa coquille, avec des réactions commanditées et à géométrie variable.

‘’Depuis le jour où, dans une interview à des journalistes français, il avait affirmé, excédé des critiques, que c’est la France qui avait modifié la Constitution tchadienne pour l’obliger à rester au pouvoir, il devait savoir que ses jours étaient comptés’’.

Cette organisation a hurlé avec les loups en suspendant le Mali, en août 2020, pour condamner la junte militaire qui a renversé Ibrahim Boubacar Kéita. Au Tchad, elle reste motus et bouche cousue pour les beaux yeux des Occidentaux alors qu’une autre junte de quinze généraux, soupçonnée d’avoir exécuté Deby, a pris le pouvoir.

Le sort du maréchal-président apparaissait ainsi scellé; la rébellion des Forces pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), qui va mourir de sa belle mort, n’ayant servi que d’un écran de fumée.

Car, depuis le jour où, dans une interview à des journalistes français, il avait affirmé, excédé des critiques, que c’est la France qui avait modifié la Constitution tchadienne pour l’obliger à rester au pouvoir, il devait savoir que ses jours étaient comptés. Et le mardi 20 avril 2021 a conclu son arrêt de mort.

Par Ferro M. Bally

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