Il faut en finir avec l’émotion et les réactions épidermiques

Il faut en finir avec l’émotion et les réactions épidermiques

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Les Africains en général, les Ivoiriens en particulier, doivent tirer les leçons des épreuves, saisir les opportunités pour adapter le mode de gouvernance et de gestion de la chose publique. Il faut en finir avec l’émotion et les réactions épidermiques. La Covid-19, la guerre en Ukraine, la chasse à l’homme en Tunisie, le terrorisme, doivent ouvrir les yeux et les consciences en Afrique.

Abidjan, le 5-3-23 (crocinfos.net) Échanges très peu diplomatiques entre le président Congolais et son hôte français. L’on aurait dit « l’Africain dit haut au Français ce que tout le monde dit bas» ou que « l’amitié se nourrit de vérités ».

En réalité, les Européens se mêlent des questions africaines parce que les dirigeants du continent eux-mêmes prêtent le flanc. Incapables pour la plupart, de gérer leurs pays respectifs, toujours à tendre la gamelle, à courir à l’Elysée ou à Bruxelles.

La gestion par procuration a un coût: la soumission. Les États n’ont pas d’amis. Ils ont des intérêts. La France et tous les pays qui font les yeux doux à l’Afrique n’y sont pas pour la beauté du relief et du paysage: ils cherchent les moyens et les minerais pour développer leurs industries, améliorer ainsi les conditions de vie de leurs citoyens et maintenir leur suprématie. Ils utilisent alors la méthode de la souris: elle mord puis souffle sur la blessure.

Parler, crier, dénoncer ne suffisent pas. Il faut passer à autre chose, gérer autrement, développer une conscience d’État, arrêter la politique politicienne et travailler dans l’intérêt des peuples et non à la gloire des chefs, à l’enrichissement illicite des dirigeants et des élites.

Quelles sont les leçons que le continent africain a tirées des crises militaires et sanitaires de ces deux dernières années? Qu’est-ce qui a vraiment changé dans le mode de gouvernance? En dehors des discours? Parler, crier, dénoncer ne suffiront pas.

Cas pratique pour la Côte d’Ivoire: les jeunes Ivoiriens et Ivoiriennes qui quittent le pays. On ne peut pas réellement empêcher le mouvement des hommes et des femmes qui cherchent un mieux-être ailleurs. Mais voir ainsi autant de jeunes vivre dans les conditions parfois pénibles dans les pays étrangers, doit interroger la politique sociale, l’emploi des jeunes, le concept même de la solidarité nationale.

‘’Parler, crier, dénoncer ne suffisent pas. Il faut passer à autre chose, gérer autrement, développer une conscience d’État, arrêter la politique politicienne et travailler dans l’intérêt des peuples et non à la gloire des chefs, à l’enrichissement illicite des dirigeants et des élites.’’

Appeler à la réciprocité dans la démesure ne suffira pas. Il faut saisir la bonne occasion pour se poser les bonnes questions.

À sa prise de fonction à la primature, le Blanc de la Mé avait instruit ses ministres à parler par les résultats de leurs actions. À agir pour rétablir la confiance entre le sommet et la base.

Le retour massif des Ivoiriens.nes de Tunisie vient interroger en réalité, les discours publics et la gestion des ministres chargés de la Jeunesse, de l’Emploi, de la Solidarité, de l’Enseignement professionnel et de l’Enseignement supérieur…

Non, l’Afrique en général et la Côte d’Ivoire en particulier ne continueront pas d’accuser éternellement les autres. À un moment, il faut un début d’introspection. Puis des solutions.

C’est dimanche aujourd’hui. On ne va rendre l’ambiance plus lourde qu’elle ne l’est déjà. Un brin de sourire. Avec la réception provisoire du stade de la Paix de Bouaké. C’est une bonne chose.

Même là encore, nous devons être plus exigeants avec l’autorité. Ce stade aurait dû être livré depuis longtemps. À tout le moins,  depuis le 31 décembre 2022. Avec toutes les autres infrastructures entrant dans le cadre de la CAN2023. C’était ça le délai.

La Côte d’Ivoire doit arrêter de se contenter de peu.

La chronique de Fernand Dédeh

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