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[Infrastructures, organisation de la CAN] Mambé entre pressions et ultimatums

Mambé entre pressions et ultimatums

Bouaké, Côte d’Ivoire, le 7 novembre 2023 (crocinfos.net)—La Côte d’Ivoire s’approche lentement et sûrement de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2023, sur sa terre, la pression monte chez les organisateurs et les mises en garde fusent du côté de la ‘’Maison Blanche’’ ivoirienne.

Si les 8es Jeux de la Francophonie de juillet 2017 qu’il a parfaitement organisés in extremis, le Premier ministre Beugré Mambé veut faire plus pour la 34e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football qui se tiendra du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. A deux mois de ce grand événement sportif du continent, tout n’est pas encore prêt. Certes, beaucoup a été fait, mais il reste des points à combler. Les semaines écoulées, le Premier ministre a été obligé de hausser le ton face aux retards accusés dans les travaux de la Y4. Beugré Mambé avait brandi un ultimatum de quarante-cinq (45) jours à l’entreprise en charge des travaux. En visite le jeudi 02 novembre 2023 sur le chantier du 4e pont reliant la commune de Yopougon à celles d’Adjamé et du Plateau, le chef du gouvernement ne s’était pas empêché une fois de plus, de fixer un délai. Mambé a exigé que ce pont soit livré avant fin décembre 2023. A la vérité, la crise relative à l’inondation de la pelouse du stade d’Ebimpé bien que jugulée, en rajoute à la pression. S’il n’y avait pas eu cette pluie le jour du match amical Côte d’Ivoire-Mali, l’on n’aurait jamais remarqué cette faille jusqu’à la compétition proprement dite où du fait du changement climatique, une pluie inattendue de janvier ou février aurait pu venir gâcher la fête. On peut donc dire Grand Merci au Bon Dieu qui sait bien faire les choses.

Réussir un grand coup… 

A partir de là, le Premier ministre Mambé à qui le Président Ouattara fait confiance pour être le sauveur des situations difficiles, est certainement pris de psychose. N’y a-t-il pas d’autres failles inattendues qui viendraient surprendre à quelques jours du début du tournoi ? S’interroge-t-on sûrement du côté de la Primature. C’est pourquoi, Mambé veut avoir toutes les garanties. D’où, la pression qu’il ne cesse de mettre sur les différents opérateurs en charge des travaux. Pour tout dire, la Côte d’Ivoire veut marquer les esprits avec l’organisation de cette CAN après la 14e édition de 1984 qu’elle avait accueillie dans la précipitation du fait de l’incapacité du Malawi de l’organiser à temps. En organisant de façon parfaite de grandes cérémonies internationales comme les 8e Jeux de la Francophonie du 21 au 30 juillet 2017 , le 5e Sommet Union européenne-Afrique des 29 et 30 novembre 2017, le 27e Congrès de l’Union postale universelle du 9 au 27 août 2021, la 15e Conférence des parties (COP 15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification du 9 au 20 mai 2022 et bien d’autres rencontres de haut niveau, le Président Ouattara veut montrer à la face du monde que son pays compte désormais parmi les grands d’Afrique et de la planète. La CAN est le plus grand événement sportif en Afrique. Et la Côte d’Ivoire veut marquer les esprits avec une organisation jamais vue. S’il est vrai qu’on n’organise pas une compétition du genre pour la perdre, les Ivoiriens – du moins les autorités – sont plus soucieux de la parfaite organisation de ce tournoi continental. La coupe pourra venir après. D’ailleurs, les deux CAN remportées par notre équipe nationale en 1992 et en 2015 ne l’ont pas été en Côte d’Ivoire mais plutôt respectivement au Sénégal et en Guinée Equatoriale lors des 18e et 30e éditions.

… non sans pressions 

A défaut des deux, si l’on proposait de faire un choix entre réussir une CAN impeccable et remporter le trophée, ils sont nombreux, les Ivoiriens qui voudront de la première option. Car, le pays veut sortir grandi de ce tournoi. Certes, une chose est d’offrir un cadre somptueux et des infrastructures de très bonnes qualités pour la compétition mais une autre est de garantir le succès et la sécurité autour de l’événement. Or, par ces temps d’insécurité dans la sous-région ouest-africaine, la sécurité comptera comme un challenge pour la Côte d’Ivoire que tout le monde entier regarde avec attention. On se souvient qu’à deux jours du début de la 27e édition de la CAN 2010 en Angola qui avait été ternie par l’attaque du bus des Eperviers du Togo par des séparatistes de la région du Cabinda, occasionnant 1 mort et 9 blessés. Bien des défis se dressent devant le pays organisateur qui devait se donner les moyens de les relever en deux mois. Pourvu que la pression ne vienne tuer les ambitions.

Connu pour sa maitrise de ce type de dossier chaud, Mambé aura-t-il les coudées franches pour permettre à la Côte d’Ivoire d’être prête avant l’heure ? On ose le croire au regard de ses récents mouvements ici et là pour donner un sérieux coup de fouet aux travaux. Mais aussi et surtout parce que la preuve nous en a été donnée en 2017 à la faveur de l’organisation des 8es Jeux de la Francophonie.

OUATTARA ABDOUL KARIM, correspondant permanent dans le Gbêkê

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