Biankouma, le 10-03-2021 (crocinfos.net) Région du Tonkpi, circonscription électorale N°190 regroupant Biankouma, Blapleu, Kpata et Santa, communes et sous-préfectures, a enregistré les candidatures de Gonaty Tia Prosper (indépendant) Moussa Diomandé (indépendant) Mamadou Dely (Rhdp) Mme Guei Singa Mireille Chantal, (Fpi, Afd, Udpci, ar-en-ciel et Agir), Dely Loua (indépendant), Loua Zomi (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté). Mme Mireille Singa Guéi a été élue député par 7088 votants, soit 50.70% au scrutin des législatives du 6 mars en Côte d’Ivoire. À cœur ouvert, elle s’est prêtée à nos questions.
Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ?
Ma candidature s’explique par la précarité dans laquelle vivent mes parents. Il faut quelqu’un qui maîtrise mieux leurs problèmes, qui est avec eux et qui partage leur quotidien. Mieux, il faut que notre région, particulièrement notre circonscription, bénéficie des retombées financières de ce pays. Il faut donc quelqu’un pour contrôler le partage de ces richesses, de poser clairement les problèmes afin que les choses changent pour le bonheur des Ivoiriens, en général. Je veux donc légiférer.
‘’C’est une victoire acquise de forte lutte avec la coalition des partis de l’opposition que sont le Fpi, l’Afd, l’ar-en-ciel et Agir. Je tiens à féliciter ces femmes, ces jeunes et toutes ces personnes qui, comme un seul homme, ont mené la bataille de mon élection du 9 mars.’’
Vous savez, nous avons une absence criante d’infrastructures. Notamment, les routes, l’électricité, l’eau potable, les écoles etc. dans certains villages. Il faut sortir des discours de salon feutré, jouer des coudes avec son carnet d’adresses pour accéder au développement. Ce n’est certes pas notre mission première, mais en tant fille de la région, c’est un devoir qui s’impose à moi aussi.
Comment avez-vous procédé pour être élue ?
C’est vrai que rien n’était gagné au départ. Raison pour laquelle, lentement, j’ai tissé ma toile en mettant en place le Mouvement Espoir Mireille Gueï (EMG), qui est tenu par mon ‘’fils’’, Germain et plusieurs autres jeunes gens dont des filles. Nous avons réussi à l’implanter dans tout le département de Biankouma. De plus, j’ai toujours participé personnellement à certains évènements heureux ou malheureux selon mon calendrier et mes moyens. Quand je ne pouvais pas être présente, je me faisais représenter. C’est une victoire acquise de forte lutte avec la coalition des partis de l’opposition que sont le Fpi, l’Afd, l’ar-en-ciel et Agir. Je tiens à féliciter ces femmes, ces jeunes et toutes ces personnes qui, comme un seul homme, ont mené la bataille de mon élection du 9 mars.
Autant vous dire que je partageais le bonheur et malheur des populations. Bien sûr, j’apportais ma modeste contribution pour soutenir chacun dans la possibilité de mes moyens. Ce n’était pas grande-chose, mais je pense qu’ils ont apprécié la manière dont je donnais.
‘’À mes adversaires, je dirai tout simplement que c’était le temps d’une compétition qui est maintenant derrière nous. Nous étions des adversaires et non des ennemis. Nous devons demeurer des frères et sœurs.’’
J’ai été régulièrement sur le terrain, ce qui a permis de renforcer mes liens avec les populations. Aujourd’hui, je leur témoigne toute ma gratitude pour cette franche complicité et collaboration qui a fini par payer. Cette victoire est la leur.
Quels sont les grands axes de votre projet ?
Je suis la première fille du concepteur du ‘’Bon Ton’’. À ce titre, je compte continuer la promotion de ce concept, qui, à mon sens, connaît quelques faiblesses, après la disparition de mon père (Ndlr : feu Gal Robert Guéi).
Je vais créer une solide interaction entre les filles et fils de notre département. Je le ferai sans exception, car sans la paix et la cohésion sociale, aucun développement économique et social n’est possible. Au sein de mon parti l’Udpci (Union nationale pour la démocratie et pour la Paix), je vais entreprendre des démarches pour le retour des cadres, qui sont partis pour quelques raisons.
‘’Je remercie tous ces frères pour leurs démarches fraternelles, qui augurent d’un lendemain meilleur et d’un ciel dégagé pour le développement de Biankouma.’’
L’autonomisation de la femme, la scolarisation de la jeune fille, les déclarations de naissances à l’état civil font partie de mes projets. J’entreprendrai des démarches auprès de la justice pour l’établissement des jugements supplétifs pour ceux de nos frères et sœurs qui n’ont pas de documents administratifs. Ils sont très nombreux, nos parents qui n’ont aucun document, et c’est déplorable. Il faut dire que le chantier à explorer est vaste.
Quelles sont les moyens dont vous disposez?
Je n’ai pas d’autres moyens que l’onction de mes parents. Avec leur soutien et leur confiance, je parviendrai à réussir mon projet de création de cohésion sociale et tous les autres projets qui entrent dans le cadre du développement harmonieux de notre département. Les moyens sont donc humains.
Quels jugements portez-vous sur l’organisation pratique de ce scrutin, qui vous a opposée à de sérieux candidats dont Mamadou Dely et votre cousin Prosper Gonety, et quels sont les sentiments qui vous animent après cette élection qualifiée de ‘’brillante’’ ?
L’élection s’est très bien déroulée à Biankouma commune. Cependant, dans certaines zones, nous avons déploré des irrégularités et mêmes des actes liés à la disparition de sept (07) urnes, dans des localités qui m’étaient favorables. C’est bien dommage pour la démocratie que nous caressons tant, mais tout cela fait partie du passé, et renforce mes connaissances politiques.
Pour s’unir et parler d’une seule voix, il y a toujours ce genre d’acte. Mais si ces pratiques ont plombé notre développement, il faut changer la donne et faire que notre région soit habitée par le développement.
Dans l’ensemble, je suis très heureuse et fière d’avoir porté très haut, les couleurs de mon parti, l’Udpci. Je remercie de vive voix tous les responsables ce parti, surtout son président, Albert Toikeusse Mabri, qui m’ont fait confiance.
Quel est votre message aux populations et à vos adversaires au sortir de ces élections?
À mes parents et tous ceux qui m’ont fait confiance dans les urnes, et même ceux qui l’ont pas fait que je suis leur représentant à l’hémicycle. C’est en leur nom que je serai à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Par ailleurs, je reste persuadée que tout ne sera rose, car seul le tout puissant a le monopole du bien fait et de la droiture.
Cependant, je ferai tout ce qui est humainement possible pour ne pas les décevoir. Je crois compter sur leur appui pour réussir là où ils m’ont propulsée.
À mes adversaires, je dirai tout simplement que c’était le temps d’une compétition qui est maintenant derrière nous. Nous étions des adversaires et non des ennemis. Nous devons demeurer des frères et sœurs.
Moi, je leur tends la main pour qu’ensemble nous apportions notre grain de développement à ce bien commun : le département de Biankouma.
Nous formons une seule famille. Après ma victoire, j’ai été jointe par mon frère Prosper Gonéty. Zomy Loua a appelé mon directeur de campagne parce qu’il n’arrivait pas à me joindre. Ce sont des actes de fraternité que je salue.
Je remercie tous ces frères pour leurs démarches fraternelles qui augurent d’un lendemain meilleur et d’un ciel dégagé pour le développement de Biankouma.
Interview réalisée à Gouessesso par le correspondant régional, Simplice Tiagbeu