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Interview/Tiken Jah :” je suis decu du president Ouattara…les Ivoiriens sont fatigues…”

Tiken Jah Fakoly, lors du lancement de l'antenne et du studio de la radio libre le 13 janvier 2014 au Mali. ©

Dans une interview accordée à BBC, la star du reggae Tiken Jah Fakoly charge le régime Alassane Ouattara. De la mauvaise redistribution des ressources aux dérives autoritaires, l’artiste chanteur met en garde Alassane Ouattara et son pouvoir.

3e mandat de  Alassane Ouattara…

J’aimerais vraiment croire qu’après la première déclaration,il a  été conseillé ou il a écouté la société civile. Parce que tout le monde est monté au créneau, nous avons dit qu’il nous trouvera sur notre chemin. On m’a traité de quelqu’un de mal élevé, cela se dit tous les jours. En Afrique de l’Ouest ici, cela peut être difficile de faire un troisième mandat. Nous allons tout faire pour empêcher, de toutes les façons cette initiative. Parce qui si ça commence quelque part, cela contaminera les autres. Nous ne sommes contre qui que ce soit, notre souhait est qu’il y ait l’alternance. Les troisième et quatrième mandats bloquent la nouvelle génération, la classe politique même ne se renouvelle pas. Cela fait que la nouvelle génération qui est en phase avec les nouvelles technologies, qui a voyagé, qui peut apporter quelque chose de positif au pays ne peut pas émerger.
Je pense que la dernière déclaration d’Alassane Ouattara sera respectée pour lui-même, parce qu’on a vu en Afrique de l’Ouest on vu comment on accompagne  tous  ceux qui se sont entêtés. Il y a deux portes, la petite de l’histoire et la grande. Il y en a qui savent rentrer par la grande et d’autres qui décident d’entrer par la petite. Blaise Compaoré a décidé d’entrer par la petite. Je suis déçu du président Ouattara, il se met en danger et met son pays en danger c’est dommage. Il faut savoir que les ivoiriens sont fatigués, divisés, ils ne sont pas réconciliés. Il faut qu’ils se mettent ensemble pour affronter ces hommes politiques. Il y a trois clans qui sont là et qui ne sont pas capables de se mettre ensemble pour défendre l’intérêt général. La santé, l’éducation, la création d’emplois, etc…L’hôpital devient un mouroir pour nos mères  qui vont accoucher. On peut soutenir Gbagbo comme Alassane, comme Bédié mais dès qu’on touche à tout ce que j’ai cité, c’est une lutte commune.
Mauvaise répartition des fruits de la croissance

La croissance économique est une réalité. La Côte d’Ivoire a beaucoup d’argent aujourd’hui sauf que cet argent à été partagé. Nous, nous n’avons rien vu, le gars d’Abobo n’a rien vu. On a l’impression que sur les millions d’habitants de la Côte d’Ivoire, il y a mille personnes qui ont pris le « gombo ».
Nous voyons à la télé, nous écoutons à la radio, nous voyons que les choses bougent. Le meilleur métier aujourd’hui en Côte d’Ivoire et en Afrique c’est la politique. Quand tu soutiens le parti au pouvoir, tu reviens le lendemain ou une semaine après avec un véhicule au quartier. Je sens que la Côte d’Ivoire ne se porte pas mal sur le plan économique. A côté de cela, il n’y a pas de politique réelle de logement. On casse les maisons en pleine année scolaire, on ne prévoit pas, on ne pense pas aux enfants. Une grande partie des Ivoiriens ne ressent pas cette croissance économique.
Source: BBC

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