La 3e édition des JNCE à Man (La chronique de Fernand Dédêh)

La 3e édition des JNCE à Man (La chronique de Fernand Dédêh)

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Man, aux pieds des montagnes, les spécialistes en dénombrent 18… Man, la capitale de la Région du Tonkpi accueille la troisième édition des Journées des chefs d’entreprises, les JNCE. (24 au 27 octobre 2019). Forum de rencontres, d’échanges, tournant, hors d’Abidjan et qui selon les initiateurs, va traverser, les différentes régions du pays.
Pendant trois jours, les grands patrons des entreprises de Côte d’Ivoire se retrouvent, écoutent les responsables administratifs, les opérateurs économiques de la région hôte, découvrent les potentialités et les possibilités d’investissement… Occasion pour chaque région de se « vendre », d’attirer le développement, de se présenter véritablement comme elle, montrer ce qu’elle a de plus attirant et s’offrir un futur.

La Commissaire générale des JNCE, Nadine Bsn, connue dans le milieu des affaires en Côte d’Ivoire, patronne de l’agence de voyages « Capital Connect, se bat depuis trois ans, pour placer les régions ivoiriennes dans la glace des opérateurs économiques et des champions nationaux. Korhogo, San-Pedro et cette année, Man.

Pendant ce temps, ton camarade est chez Vladimir Poutine avec Gnian Gougouessi. Selon mes informations, nous devrions assister dans les prochaines années, à un retour massif des investisseurs russes en Côte d’Ivoire. Plusieurs contrats dans ce sens ont été signés.
On connaissait la France-Afrique, la Chine-Afrique, l’Agoa des USA, AfriJapan maintenant, il faut se faire à l’idée de la Russie-Afrique. Si les dirigeants africains retiennent que la coopération, c’est un rendez-vous du donner et du recevoir, la compétition entre les grandes puissances sur le continent peut booster le développement en Afrique. Mais si le rapprochement Russie-Afrique est du même ordre que la France-Afrique, passons à autre chose.

Juste un mot sur le Mali. Le gouvernement a décidé de combattre la corruption avec les grands moyens. Et les grosses têtes tombent là-bas, dans le filet de la Justice. La dernière victime, le Maire de la ville de Bamako.

Ah, ce Monsieur, si puissant, si craint… « On sait qu’il nous vole mais il redistribue le fruit de la corruption au petit peuple, dans les grins. », me disaient invariablement les jeunes maliens interrogés en juillet 2018, en marge de l’élection présidentielle.

Cela me paraissait tellement curieux d’entendre cela, que j’ai proposé de l’interroger. Ma douche froide au Mali. Pendant une semaine, j’ai attendu son coup de fil. Qui ne venait jamais. Je décide alors de faire un tour en province, à Sikasso notamment, pour suivre la campagne d’un candidat de l’intérieur. Le jour le plus long. Dès que je foule le sol de Sikasso, un coup de fil. Celui du chargé de presse du tout puissant maire de Bamako. Échanges, comme si c’était hier…

– Monsieur le Maire vous attend à son bureau

– Je suis désolé. Toutes mes excuses. Je viens à peine d’arriver à Sikasso. Pourriez-vous présenter mes excuses au Maire et surtout reprogrammer la rencontre

-Pas question. Vous revenez maintenant! Sinon, vous aurez des problèmes au Mali. Le Maire vous attend et vous dites quoi? Vous savez de qui il s’agit?

-SVP, on va se calmer. Vous êtes homme de presse. J’ai attendu une semaine ce rendez-vous sans bouger de Bamako. Malheureusement, il tombe le jour où je bouge. Prenez votre courage à deux mains, expliquez à votre patron les circonstances. Il comprendra…

Le type était dans un tel état… « Considérez que vous n’allez plus jamais interroger le maire. Vous aurez des problèmes. »

De toute évidence, les problèmes sont de l’autre côté de la digue. Entre les murs de la prison de Bamako…

 


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