Abidjan, le 6-10-2020 (https://crocinfos.net/) Dix ans après, et comme dans une tragédie grecque où les dieux, fatalement, s’acharnent sur ceux qu’ils veulent voir se perdre, les signes d’une déflagration générale se profilent à l’horizon. Les nuages s’amoncellent au-dessus de la Côte d’Ivoire, un peu comme en 2010. La crise pré-électorale actuelle qui se durcit au fils des jours annonce, immanquablement, une autre crise post-électorale, que les Ivoiriens, fatigués et traumatisés par les violences politiques des trois dernières décennies, auraient bien voulu faire l’économie.
Hélas, et c’est une vérité de lapalissade, même les aveugles voient les actes violents et les sourds entendent les propos de plus en plus durs des hommes politiques. Les positions sont tranchées et tout porte à croire qu’aucun camp ne veut plus entendre la voix de la raison, de la sagesse ou de la modération.
Dans ces postures, chacun a raison mais les lois basculent en faveur de l’opposition. La candidature d’Alassane Ouattara est anticonstitutionnelle. Il ne doit pas briguer un 3e mandat, cela a été expliqué lors du référendum et entériné par la constitution de 2016. Une campagne médiatique s’en est suivie. Des juristes qui prennent leurs ordres au palais ont juré devant caméra. Des ministres ont appuyé le fait qu’Alassane Ouattara ne pouvait pas être candidat. Juridiquement, c’est un débat clos.
Seuls les porteurs du virus d’une Côte d’Ivoire qui doit vaille que vaille basculer dans la violence ferment l’œil sur ce pays qui tend vers l’ingouvernabilité. La communauté internationale sent l’explosion de la poudrière. La fièvre politique monte. La température a du mal à donner le degré.
‘’La Côte d’Ivoire a mal de ses valeurs (?) et de ses hommes politiques enivrés par le pouvoir’’.
À quelques semaines du scrutin décrié par l’opposition significative ivoirienne, la communauté internationale vient au chevet d’une Côte d’Ivoire où la haine, le mépris, les paroles blessantes sont la règle. L’ONU, l’UA et la CEDEAO sont là comme en 2011.
Mais, cette fois, pour prévenir une Côte d’Ivoire qui a mal de ses valeurs (?) et de ses hommes politiques enivrés par le pouvoir. Les cendres ne couvent plus les braises. Le feu est prêt à s’embraser. Les pompiers, ceux qui ont leurs biens et des compatriotes sont à la manœuvre pour baisser les tensions.
Le mal persiste et ronge une partie du peuple interdite de de manifester.
La perfusion tombe goutte à goutte pour soigner la Côte d’Ivoire. Le peuple retient son souffle. L’âme de la guerre de 2011 vole bas.
Houphouët-Boigny est vraiment décédé, lui qui guérissait le mal des pays, pouvait-il s’imaginer que ses héritiers (?) prêtent le flanc à des médiateurs à cause de leur ego? Il doit se tourner et se retourner dans son caveau comme son peuple qui se meurt dans l’âme.
Sériba Koné