[La FESCI] De l’espoir à la dérive mafieuse

[La FESCI] De l’espoir à la dérive mafieuse

L’évolution de la FESCI en Côte d'Ivoire, autrefois défenseur des droits étudiants, est désormais perçue comme une organisation mafieuse, dominée par la violence et les luttes politiques.

Abidjan, 2 octobre 2024 (crocinfos.net) – J’ai été étudiant à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody logé à la cité de Port-Bouët 2.

“ C’est à partir de cet instant que la Fédération Estudiantine et Scolaire de la Côte d’Ivoire (FESCI) parrainée par les partis politiques de gauche a pris de l’ascendance. ’’

Dès la classe de 6e j’ai été militant syndicaliste formé à l’école politique Mouvement des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire (MEECI) du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA). Sous la houlette de Djédjé Mady, Kouassi Dongo, Maurice Guikahué, Jean-Jacques Bechio, Yaya Dembélé. J’ai gravi des échelons pour être membre du Grand Conseil du PDCI-RDA, membre de la commission technique permanente du Bureau politique du PDCI-RDA. Notre génération des différents syndicats bien qu’opposés n’a jamais failli à nos ambitions d’étudiants ayant pour seule objectif de terminer rapidement nos études pour servir la Côte d’Ivoire notre patrie.

Fonctionnaires, nous fûmes rappelés pour diverses missions administratives et politiques ; notamment pour accompagner une délégation de la jeunesse ivoirienne pour échanges avec la Jeunesse Révolutionnaire Démocratique Africaine de la Guinée Conakry du Président Hamed Sekou Touré aux lendemains de la réconciliation à Monrovia entre Félix Houphouët-Boigny et Hamed Sekou Touré.

“ Progressivement, la FESCI a dévié de ses objectifs pour être une véritable mafia : exigences académiques pour les notes, le droit de doubler, redoubler, tripler “parapluies atomiques”, chantages sur les enseignants, le gouvernement, rackets dans l’attribution des chambres, impôts sur les commerçants dans et autour des cités universitaires. ’’

La lutte interne des générations au sein du PDCI-RDA de Félix Houphouët Boigny restructuré en Comité Exécutif, Bureau politique, Comité Directeur, emmena le président du parti à dissoudre le MEECI.

C’est à partir de cet instant que la Fédération estudiantine et scolaire de la Côte d’Ivoire (FESCI) parrainée par les partis politiques de gauche a pris de l’ascendance.

“ Ce marché juteux va entraîner des guerres violentes de succession à la tête de la FESCI et des combats inter-syndicaux soutenus par les différents partis politiques. ’’

Au départ cette organisation syndicale a beaucoup œuvré pour l’amélioration des conditions des étudiants et élèves. Elle était focalisée sur la noble mission de défendre les intérêts des étudiants et élèves. Progressivement, la FESCI a dévié de ses objectifs pour être une véritable mafia : exigences académiques pour les notes, le droit de doubler, redoubler, tripler “parapluies atomiques”, chantages sur les enseignants, le gouvernement, rackets dans l’attribution des chambres, impôts sur les commerçants dans et autour des cités universitaires. Ce marché juteux va entraîner des guerres violentes de succession à la tête de la FESCI et des combats inter-syndicaux soutenus par les différents partis politiques. La violence, le crime et excès de tous genres seront quotidiens sur les campus et dans les écoles de Côte d’Ivoire. Partout la FESCI faisait la loi…La clique des gros bras, les loubards véritables barbouzes entretenus par les politiques sont venus aggraver l’insécurité dans les milieux scolaires. Fusil, machettes, gourdins, drogues, prostitutions et grèves intempestives ont remplacé les stylos. Pourquoi s’étonner qu’il y ait dans les universités de Côte d’Ivoire des étudiants de 30 et 50 ans alors que de nos jours les jeunes achèvent leurs cursus universitaires au plus tard à 25 ans.

“ Nulle part au monde de telle chienlit existe sur les campus universitaires. ’’

Félix Houphouët-Boigny, excédé convoqua Pr Maurice Guikahué ancien président du MEECI, Jean Baptiste Angama (ancien membre du MEECI) et Issa Sangaré Yeresso (ancien membre du MEECI) en présence du Dr Alassane Dramane Ouattara, Premier ministre et Laurent Dona-Fologo, secrétaire général du PDCI-RDA. Il nous avoua que les anciens l’ont trompé ; qu’il a eu tort de dissoudre le MEECI. Il nous ordonna de mettre sur pied une nouvelle organisation à la place du MEECI. En deux mois 15 jours, après avoir sillonné toutes les régions de la Côte d’Ivoire, nous avons créé la Jeunesse du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (JPDCI).

Nulle part au monde de telle chienlit existe sur les campus universitaires.

Les présidents Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bedié, Gueï Robert, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont été complaisants avec la version violente de la FESCI ; c’est toute la Côte d’Ivoire qui en paie le prix.

Les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.

Par Dr Issa Sangaré Yeresso, Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2, Chevalier de l’ordre de la Culture.


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