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La politique des contre-valeurs

Fernand Dédeh Tagro, journaliste sportif-consultant

À Barthelemy Zouzoua Inabo: L’Ivoirien offre toujours sa compassion à celui qui souffre d’une manière ou d’une autre. L’Ivoirien fait un signe de croix quand il traverse un cimetière. L’Ivoirien est Zouglou, rit de tout pour tout dédramatiser mais ne se moque pas du malheur d’autrui.

De passage au village, j’ai fait une chute dans une fosse à ciel ouvert: un choc, grosse douleur au pied. Tous les frères et sœurs, les cousins, les parents lointains ont défilé chez moi. Chacun y est allé de sa prière. De son soutien. De sa compassion. De sa solidarité. Chaud au cœur.

Pendant ce temps, sur le terrain politique, un homme, trébuche, se fait mal ou pas. Et certains y trouvent du plaisir à se moquer, à prédire même le pire… Un Président de la République, un Souverain, un chef de Canton reste avant tout, un homme.

’L’Ivoirien offre toujours sa compassion à celui qui souffre d’une manière ou d’une autre. L’Ivoirien fait un signe de croix quand il traverse un cimetière. L’Ivoirien est Zouglou, rit de tout pour tout dédramatiser mais ne se moque pas du malheur d’autrui.’’

J’ai essayé de comprendre: quelqu’un me dit « le champ politique n’est pas un champ d’amour. ». Autrement dit, en politique, on joue constamment ses intérêts, on oublie les valeurs sociales, on perd les notions de solidarité, de compassion, on est et on demeure partisan, on soutient aveuglément son camp et on poignarde physiquement, moralement ou virtuellement l’autre, on est ennemi et non adversaire. On ne pardonne rien à celui qui a l’opinion contraire, on cherche en permanence à détruire ou humilier l’autre!

La politique, comprise ainsi, va perdre l’Afrique. La politique des parkings partagés, des monologues, des tunnels parallèles. La politique des intérêts particuliers, de l’enrichissement clanique, des états d’âme, des émotions… La politique déshumanisante. La politique des contre-valeurs!

On l’a bien vu ce week-end: la concurrence des héritiers à rendre hommage au père fondateur. Recueillement d’un côté, manifestation sur la place publique de l’autre. Même sur le souvenir de leur père, de leur référent politique, de leur modèle de réussite, ils ont été incapables d’un minimum de consensus et d’entente.

‘’La politique des intérêts particuliers, de l’enrichissement clanique, des états d’âme, des émotions… La politique déshumanisante. La politique des contre-valeurs!’’


Le père, qui de son vivant a toujours demandé à ses fils de s’éloigner des mauvais sentiments, la haine, la jalousie, a dû se retourner dans son caveau…

Un homme de grande valeur nous a quittés. Un grand serviteur de l’Etat, de la nation. Il aura fait sa part pour la grandeur de notre pays. Personne ne fait jamais l’unanimité. L’essentiel est d’agir en son âme et conscience, vivre selon ses convictions propres, sans nuire… Ou du moins, « comme personne ne peut vivre sans nuire, alors, nuire le moins possible. »

Que Dieu lui pardonne tous ces péchés et l’accueille dans son royaume. La mort est toujours un grand moment d’interrogations pour les vivants. Le sage a d’ailleurs dit « La mort, c’est pour les vivants ».

Par Fernand Dédêh

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