Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse

Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse

Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse. Il faut le labourer chaque jour. Le nourrir de bonnes intentions et d’actes concrets. La Côte d’Ivoire passe un message fort au monde: elle a besoin de tous ses fils.

Abidjan, le 18-06-21 (crocinfos.net) Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse. Il faut le labourer chaque jour. Le nourrir de bonnes intentions et d’actes concrets. La Côte d’Ivoire passe un message fort au monde: elle a besoin de tous ses ficrocinfos.netls.

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Ambiance tendue autour de l’aéroport Felix Houphouët-Boigny. Gros cafouillage sciemment orchestré à l’arrivée de l’ancien président de la République. Retrouvailles joyeuses pour les uns, douloureuses pour les autres, à la limite, didiga familial. Bref, Laurent Gbagbo est arrivé en Côte d’Ivoire, il y a passé sa première nuit, il a parlé à ses partisans, il a remercié tous ceux qui se sont tenus à ses côtés durant l’épreuve CPI, il a demandé un temps « pour pleurer ses morts puis revenir se mettre à la disposition de son parti.. ».

Je me suis réveillé ce matin, je constate que la Côte d’Ivoire est à sa place. Après le 17 juin 2021, nous sommes bien le 18 juin 2021.

Les choses auraient pu être plus simples pour tout le monde si elles avaient été préparées de façon professionnelle. Sans arrière-pensées politiques, sans fébrilité, sans orgueil, dans le camp de l’opposition comme dans celui du pouvoir. Mais nous sommes ici en Côte d’Ivoire. Les gens montrent les muscles d’abord puis reviennent l’essentiel.

‘’Le monde ne s’est pas effondré. Merci pour la Côte d’Ivoire. Merci pour la chance donnée à la réconciliation, à l’apaisement des cœurs dans ce pays. Ensemble, nous allons y arriver. Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse’’

Les organisateurs du retour de l’ancien président ivoirien n’ont peut-être pas mesuré les risques de débordements à l’aéroport. La plate-forme aéroportuaire est une entité stratégique, économique. Par ces temps d’incertitudes sécuritaires, sa protection est d’une absolue nécessité. La police nationale était prise entre plusieurs feux, assurer la sécurité de l’espace et de tous les voyageurs, celle de l’hôte du jour et de tous les invités accrédités. Elle a bouclé tous les accès menant à l’aéroport. Elle a usé de gaz lacrymogènes pour repousser tous ces jeunes et ces femmes, mobilisés-es dès les premières heures de la journée ce jeudi 17 juin 2021. Chacun voulait être témoin de ce moment…

Appelle ton Camarade. Dis-lui merci de ma part. Un homme, c’est sa parole. Il l’avait dit « Gbagbo Laurent et Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d’Ivoire ». Beaucoup, dans son camp ont soit paniqué, soit monté des scenarii pour tenter de le pousser à la faute. Gbagbo Laurent est rentré. Le monde ne s’est pas effondré. Merci pour la Côte d’Ivoire. Merci pour la chance donnée à la réconciliation, à l’apaisement des cœurs dans ce pays. Ensemble, nous allons y arriver. Le chemin de la réconciliation n’est pas rectiligne et lisse. Il faut le labourer chaque jour. Le nourrir de bonnes intentions et d’actes concrets. La Côte d’Ivoire passe un message fort au monde: elle a besoin de tous ses fils. Il y a suffisamment de places dans le pays pour la cohabitation pacifique, l’expression des différences, la promotion des libertés publiques dans le respect des lois et des conventions sociales.

Merci à tous ceux qui ne ménagent, qui n’ont ménagé aucun effort pour la Paix en Côte d’Ivoire. Pour que les enfants de la terre Ivoire se retrouvent. Nous pouvons le faire. Nous devons le faire. Nous devons réussir le pari du retour à la normale dans le pays, individuellement. Collectivement. Sans haine. Sans rancune. Le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo est un signal fort pour la réconciliation nationale.

Encadré

Simone…

Elle était à l’aéroport à l’aéroport, heureuse d’accueillir son époux, son camarade militant. Simone, l’avait dit, quelques heures plus tôt dans une déclaration publique, le moment est historique. Elle a décidé d’y aller pour vivre ce moment-là et constater par elle-même, l’effectivité de ce qui était pour elle, des rumeurs. Premier couac, au Rond Point Akwaba à Port-Bouêt: elle est bloquée. La police doit intervenir pour lui ouvrir le chemin de l’aéroport. Une fois à l’intérieur, rebelote. Elle s’installe dans le salon d’honneur. Dans l’attente de l’avion qui transporte Laurent Gbagbo. Le protocole a prévu le passage de l’ancien chef de l’État dans La pavillon. Mais une fois l’avion posé, il est informé de la présence des personnalités, dont Simone Gbagbo dans l’espace. Le plan de base change. « S’il ne veut pas venir à moi, j’irai le trouver là où il est… ». Simone décide donc d’aller faire l’accolade à son époux. Puis s’en suit la scène hallucinante relayée sur les réseaux sociaux… Simone quitte l’aéroport plus tôt que prévu. Le protocole tel que défini est chamboulé. Nombre de personnes qui souhaitaient communier avec Laurent Gbagbo, n’ont pas eu cette possibilité. Les reporters-photographes n’arrêteraient pas de montrer leur mauvaise humeur: « Nous n’avons aucune image du Président… ».

Une journaliste tranche « La guerre des jupons l’emporte sur la célébration du ‘’héros’’ de la Haye ».

La chronique de Fernand Dédeh

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