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Le Hambol, une zone organisée autour des valeurs du respect des anciens, de la patience et du travail

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Je ne connais pas vraiment la région du Hambol. J’ai souvent traversé les principaux départements de la région. Je connaissais l’état de la route. Aujourd’hui, à l’occasion de la visite de ton camarade, la route internationale respire le bitume et est passante. Je connaissais un peu la sociologie dans la zone, une société initiatique, organisée autour des valeurs du respect des anciens, de la patience et du travail.

’Je l’ai noté, les porte-paroles de la population de Niakara avaient beaucoup à dire sur le retard de leur département, sur les obstacles au développement, mais ils avaient une manière particulière d’emmener le Chef a bien saisir la portée de leurs attentes et peut-être, de leurs frustrations.’’

J’ai appris à Niakara, le temps d’un meeting, sous un soleil de plomb, que la parole dans cette société Tagbana, surtout en public, ne s’envole pas. Elle respecte des codes. Elle est dite avec un art consommé de l’emphase, un savoir dire pour faire comprendre et non pas faire fâcher.

Je l’ai noté, les porte-paroles de la population de Niakara avaient beaucoup à dire sur le retard de leur département, sur les obstacles au développement, mais ils avaient une manière particulière d’emmener le Chef a bien saisir la portée de leurs attentes et peut-être, de leurs frustrations.

Le Maire de la commune, dira ainsi à ton camarade : « Nous vous donnons un espace de 5ha pour y bâtir votre maison. Nous savons alors que nos problèmes seront résolus: sécurité, éducation, manque d’équipements dans les centres de santé, le bitumage des routes.»
Décodage, le département connaît des problèmes d’eau, d’électricité, de sécurité, d’éducation, de routes, d’équipement dans les structures de santé…

‘’Dites un mot pour infléchir la courbe de nos inquiétudes’’, selon le porte-parole des populations

Le porte-parole des populations: « En venant à Niakara, vous mettez fin aux souffrances des populations qui se sentaient mal aimées… Nos populations m’en voudraient si je ne parle pas de la mévente de l’anacarde. La raréfaction des terres cultivables. L’orpaillage clandestin. Dites un mot pour infléchir la courbe de nos inquiétudes…»

Ton camarade l’aura compris: 9 ans après son arrivée au pouvoir et les fortes promesses de « ADO-solutions », les populations de cette partie de la Côte d’Ivoire attendent toujours leurs parts de développement. Il a promis accélérer les investissements pour les derniers mois qui restent avant la fin de son second mandat.

C’est là également que ton camarade saisit la perche pour entrer en campagne pour 2020, mais aussi pour 2025 et 2030. Son discours reste cependant ombres et lumières sur ses intentions de candidature. Quand il dit aux populations « nous sommes au travail, nous ne sommes pas dans les bavardages, nous sommes au travail pas seulement pour 2020, mais pour 2025 et 2030 », il laisse le choix des commentaires aux analystes:

Soit, il est candidat lui-même pour un troisième mandat, soit il est sûr que le candidat qu’il va soutenir va gagner. Une affaire de « On gagne ou on gagne » ou « Tchoco-tchoco, on va gagner »

Les réflexions de ton camarade devant les cadres et chefs coutumiers sur le processus électoral montrent qu’il n’est pas qu’en visite républicaine dans le Hambol. Il touche au cœur de cible, à 10 mois de la présidentielle 2020. Si ses propositions au gouvernement valent décisions, le montant de la caution pour la candidature à la présidentielle devrait passer à 100 millions FCFA contre 20 millions FCFA actuellement.

Le gouvernement devrait aussi choisir qui doit être candidat et qui ne doit pas l’être si l’on suit bien la proposition et logique de la réduction du nombre de candidats. Or le gouvernement est issu d’un rassemblement. Un rassemblement qui arrache les tabourets à tous ceux qui ne s’intègrent pas… Autant dire…

Jour 3 de la visite de ton camarade dans le Hambol, étape de Dabakala. Environ, 56 mille habitants, au Centre-Nord de la Côte d’Ivoire, à 85 km de Katiola, chef-lieu de région.

Par Fernand Dédeh

 

 

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