À travers l’histoire, le peuple ne méprise pas ou n’en veut, fondamentalement, à aucun pouvoir en soi. Ce qu’il n’apprécie pas du tout, comme le notait Alexis de Tocqueville dans sa description des aristocrates français sur le point de perdre leur pouvoir, est le pouvoir injuste et illégitime.
Quand l’économie est en croissance, quand les écoles fonctionnent, quand les services médicaux sont accessibles, quand les emplois sont abondants et quand le travail acharné mène au succès, le peuple généralement tolère et respecte les pouvoirs.
Mais quand on dit : donnez-nous vos impôts, vivez vos vies, ne vous impliquez pas dans les affaires publiques, laissez-nous prendre soin de vous. Et qu’après 5, 10, 20 et 50 ans, les gens observent que vous vous engraissez alors qu’ils sont de plus en plus misérables, ils crient à l’injustice à travers des grèves et des mouvements d’insoumission. Il faut alors poser, durablement, des actes porteurs de sens, en les entendant avec une empathie active et une solidarité réparatrice qui semblent toujours manquer!
Par Pascal Roy