Les enseignants victimes des corrompus
Les enseignants grévistes réclament leurs primes. Ils sont victimes de la corruption.
-Le gouvernement ivoirien dissout les syndicats étudiants après des incidents meurtriers
Abidjan, le 31 octobre 2024 (crocinfos.net) – Le gouvernement ivoirien a intensifié ses actions contre les associations syndicales étudiantes, à la suite de décès tragiques survenus sur le campus universitaire en août et septembre 2024. Le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et dix-sept de ses membres sont actuellement détenus dans le cadre d’une enquête judiciaire visant à identifier les responsables de ces incidents. En réaction, le Conseil national de sécurité, avec l’aval du ministère de l’Enseignement supérieur, a pris des mesures de dissolution des syndicats étudiants, qui viennent d’être ratifiées par un décret du Conseil des ministres. Ce décret stipule la dissolution de “toutes les associations d’élèves et d’étudiants à caractère syndical”, en invoquant la nécessité de rétablir l’ordre public et d’assurer la sécurité dans les établissements d’enseignement.
Cette décision, jugée ferme par les autorités, se veut une réponse face à une situation de plus en plus instable sur le campus. La FESCI refuse toutefois de se soumettre à cette mesure, qu’elle qualifie de « complot visant à démanteler le mouvement estudiantin ». Un tract distribué par l’organisation indique qu’elle attend « les résultats des enquêtes et le communiqué final du procureur de la République prévu pour le 31 octobre 2024 ». Cette date pourrait marquer un point de bascule dans les relations entre le gouvernement et le monde étudiant.
Les sanctions disciplinaires décidées ne se limitent pas aux syndicats étudiants. Les enseignants ayant observé une grève pour des revendications salariales les 15, 16 et 17 octobre derniers ont également fait l’objet de mesures punitives. En réponse à ce mouvement considéré comme « illégal », vingt-six enseignants, identifiés comme les instigateurs principaux, ont vu leurs salaires suspendus dès octobre, tandis que les autres grévistes subissent des retenues sur leurs salaires correspondant aux trois jours de grève. Cette réaction illustre la fermeté des autorités face aux actions perçues comme menaçant l’ordre dans les milieux éducatifs.
Parallèlement, le gouvernement s’est dit ouvert au dialogue pour répondre aux préoccupations des enseignants. Un séminaire tenu du 24 au 26 octobre 2024 a permis d’explorer des pistes d’entente, et les ministères concernés sont désormais invités à étudier les propositions formulées, notamment la demande de primes d’incitation, dont le montant total pourrait atteindre plus de 440 milliards de FCFA.
Charles KPAN
Encadré
Les enseignants victimes de la corruption
Les enseignants grévistes réclament leurs primes. Ils sont victimes de la corruption. Les enseignants grévistes ivoiriens, tout en saluant les mesures sociales annoncées par le président Alassane Ouattara le 6 août 2022, expriment leur frustration : « tout cela est englouti par les difficultés de la vie ». Résolus, ils exigent le versement d’une prime, estimé à 440 milliards de FCFA. Un montant dérisoire comparé aux 1 400 milliards de FCFA que la Côte d’Ivoire perd chaque année dans la corruption. Ces pertes illustrent, le déséquilibre entre les priorités gouvernementales et les besoins du peuple, particulièrement du corps enseignant.
Charles KP.
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