[Lettre ouverte au Ministre des sports] Décoration et oubli – Révélations sur une relation tumultueuse
La lettre ouverte d'Emmanuel Koffi, journaliste, adressée au Ministre des Sports, relative à sa décoration oubliée, révèle une relation tumultueuse. Une histoire intrigante sur les mérites et les désaccords.
Monsieur le Ministre,
Ces quelques mots pour vous féliciter chaleureusement. Encore et encore !
En effet, en faisant en ce soir du 23 juin 2023 ma revue de presse sur le réseau cybernétique, je découvre que vous avez été décoré. Décoré et fait Commandeur dans l’Ordre du Mérite de la Fonction Publique. Bravo ! Vous méritez pleinement cette décoration que vous pouvez désormais arborer fièrement sur vos costumes et votre poitrine. Félicitations encore !
Monsieur le Ministre, vous ayant vu décoré ce jour, il me vient à l’esprit qu’en 2019, j’aurais dû moi aussi, être décoré et fait Commandeur du Mérite Sportif. Cette première proposition de décoration comme Commandeur dans l’Ordre du Mérite Sportif avait été ordonnée par vous même. Reste que, n’ayant pas été averti à temps pour la cérémonie, je n’ai pu effectuer le déplacement du Palais des Sports de Treichville pour y recevoir ma médaille. Ce qui n’avait pas été le cas pour les autres récipiendaires qui ont été décorés, de vos mains.
Après la CAN 2019 en Égypte, je suis venu à votre bureau avec Amédée Assi, mon confrère de Fraternité Matin pour une interview que nous avions convenu de réaliser, une fois de retour à Abidjan. Cette interview a été publiée dans le quotidien national du Lundi 5 Août 2019. Je dois rappeler que cette interview en vos bureaux venait après celle que mon confrère et moi-même, avions réalisée à votre hôtel au Caire et publiée dans Fraternité Matin du 6 au 7 juillet 2019.
Après cette dernière interview réalisée à votre bureau, Immeuble Sogefhia, en présence de votre directrice de la Communication vous avez fait venir votre directeur de cabinet d’alors, M. Allah Yao François. A celui-ci, vous avez demandé ce jour là de faire organiser, très rapidement, au Ministère même, une cérémonie au cours de laquelle ma médaille de Commandeur dans l’Ordre du Mérite Sportif me serait remise. M. Allah Yao François n’a jamais eu le temps d’organiser cette cérémonie à l’issue de laquelle je pouvais moi aussi bomber la poitrine avec ma médaille. Méchanceté ? Je n’ose pas le penser. Mais, pas sûr que ce soit seulement un oubli de votre collaborateur.
En effet, arrive l’année 2021 et la demande faite à votre Ministère par le Ministre d’Etat, Président du Comité National Olympique, le Général Lanssana Palenfo, de me décorer. En fait, une autre occasion pour moi de recevoir finalement la décoration de Commandeur du Mérite Sportif que je n’avais pas reçu jusque-là.
Par courrier retour en date du 15 Décembre 2021 signé par le directeur des Sports, Bertin Koffi, votre Ministère a parfaitement marqué son accord pour ma décoration le 17 Décembre 2021. Sur la liste proposée par le Comité National Olympique et validée par Koffi Bertin figurait un autre journaliste, Sébastien Ouégnin de la Télévision Ivoirienne. Je tiens dans mes archives ce courrier du Directeur des Sports.
Le matin de la décoration, à 8h30, pour toutefois avoir la certitude, une fois encore, que mon nom figurait effectivement sur la liste des récipiendaires afin d’effectuer le déplacement du Palais des Sports deTreichville, j’ai appelé un haut cadre du Ministère des Sports qui œuvrant lui aussi à l’organisation de la cérémonie. Et là, surprise, ce dernier m’apprend que mon nom ne figure plus sur la liste officielle qu’il avait devant lui, dans la salle où les invités avaient déjà commencé à prendre place. Afin d’éviter toute humiliation, je me suis, de ce fait, abstenu de me rendre au Palais des Sports de Treichville. Néanmoins, j’ai aussitôt téléphoné à Madame Amy Fofana, disponible et efficace Secrétaire Générale du Comité National Olympique pour avoir son avis. Elle m’a invité à me rendre rapidement au Palais des Sports, d’autant plus que mon nom figure bel et bien sûr la liste qui lui était parvenue du Ministère et qu’elle avait à sa disposition.
A la recherche des raisons qui ont fondé mon “éviction” de la liste des décorés, j’ai appelé quelques jours plus tard le Directeur des Sports. Celui-ci, avec beaucoup de mépris, m’a signifié qu’il n’avait aucune explication à me donner, m’invitant à me tourner vers le Comité National Olympique. Ce que, naturellement, je n’ai pas fait puisque, en tant que journaliste, forgé par les intrigues qui n’ont pas manqué tout au long de ma carrière, j’avais déjà réuni suffisamment d’informations pour comprendre le scénario indigeste qui se déroulait. Contre ma personne.
‘’Monsieur le Ministre, au sortir de cette fraternelle conversation empreinte de franchise avec le Général Palenfo, j’ai toutefois subodoré que je devais sans aucun doute comprendre ma non décoration dans ma prise de position dans le combat que vous meniez sournoisement, à l’époque, contre M. Lambert Feh Kessé pour le faire partir de la présidence du COCAN 2023.’’
Le 20 Décembre 2021, en effet, vers 10 heures, j’ai reçu un appel du Général Palenfo. Celui-ci, m’a exprimé sa surprise quant à mon absence à la cérémonie de décoration du 17 Décembre et la non remise de ma médaille. Je me suis expliqué. Avant de terminer notre conversation, le Général Palenfo m’a confié qu’on lui avait rapporté que j’avais insulté le Ministre des Sports. Grande fût ma surprise ! Moi, Emmanuel Koffi, avoir insulté Danho Paulin avec qui j’ai été directement et régulièrement en contact dans le cadre du traitement de l’actualité sportive nationale que je réalise depuis 37 ans pour Radio France Internationale ? Moi, Emmanuel Koffi, avoir eu à insulter Danho Paulin, personnalité pour qui, pour toute relation-médias lorsqu’il était de passage en France, j’avais instruit mon fils, Aymeric Kouassi, journaliste comme également et un moment stagiaire à R.F.I puis collaborateur de Africa Radio à Paris, d’apporter son appui au Ministre n cas de nécessité ? Balivernes, rien que cela ai-je dit ce jour-là au Général Palenfo.
Monsieur le Ministre, au sortir de cette fraternelle conversation empreinte de franchise avec le Général Palenfo, j’ai toutefois subodoré que je devais sans aucun doute comprendre ma non décoration dans ma prise de position dans le combat que vous meniez sournoisement, à l’époque, contre M. Lambert Feh Kessé pour le faire partir de la présidence du COCAN 2023. D’ailleurs, à l’arrivée du Ministre François Amichia à la présidence de cette Institution vous n’avez pas hésité à ordonner mon départ d COCAN. Des documents en ma possession et à l’époque largement partagés sur le site internet de votre ministère en attestent. Ces documents existent. Le problème est que vous avez procédé à des nominations sans l’aval du Président Amichia qui venait d’arriver au COCAN, utilisant même le logo du COCAN pour se faire. Bien sûr que le Ministre Amichia ne vous a pas suivi dans vos intrigues. Les Ivoiriens, les sportifs d’ici et d’ailleurs, la presse sportive du continent, tous se souviennent de cet épisode sordide. Alors qu’il fallait aller à l’essentiel : fédèrer tous les Ivoiriens autour de l’essentiel, l’organisation d’une CAN 2023 parfaitement aboutie comme recommandé comme le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara. La Coupe d’Afrique des Nations de football est désormais une compétition planétaire, son organisation réussie nécessite une concentration et une disponibilité sans faille avec le concours de toutes les forces vives de la Nation. C’est là où vous êtes le plus attendu.
Dites-moi, monsieur le Ministre, comme on dit à Abidjan : y’a quoi ? Je vous ai fait quoi même ? Au point de choisir de me harceler pendant deux jours par messagerie électronique, parce que, un ou des confrères de la plateforme du Cénacle des journalistes Seniors vous avaient balancé mon avis suite à une question qui m’avait été posée par un confrère au sujet de la bataille sournoise que vous meniez à l’époque contre le président Feh Kessé pour le contrôle du COCAN 2023. Vous souvenez-vous m’avoir alors réclamé des excuses et une réponse écrite. Ce que, naturellement, je n’ai pas fait. Ce que je ne ferai jamais. Je vous l’affirme très poliment.
‘’Monsieur le Ministre Danho Paulin, je vous demande aujourd’hui une seule chose. Donnez- moi ma décoration après que vous ayez reçu la vôtre et posé pour la postérité.’’
Monsieur le Ministre, or donc il est bon de se faire décorer ? Félicitations encore pour l’avoir été, vendredi dernier! Je vais alors vous dire une chose. Mes états de service à la Fonction Publique à la RTI notamment – 25 ans – au Ministère des Transports et des Infrastructures Économiques ou j’ai été Sous Directeur d’Administration Centrale sous le regime de la transition militaire avec l’illustre Général d’Aviation Coulibaly Abdoulaye, puis encore au Ministère des Transports et plus tard au Ministère du Tourisme avec mon ami Appia Kabran Aimé, de regretté mémoire ; mon passage à la Sotra de 2003 à 2010, d’abord comme Directeur de la Communication et du Marketing puis comme Conseiller du Directeur Général d’alors, le regretté Philippe Attey. Ces états de services font qu’à deux reprises, j’ai été distingué par la Nation : Chevalier puis Officier dans l’Ordre National. Merci à la Grande Chancelière !
Au plan sportif, pareil. J’ai été décoré à deux reprises, Chevalier puis Officier du Mérite Sportif par le Ministre Laurent Dona Fologo pour une première décoration puis par le Ministre Dagobert Banzio. Paix à son âme !
Monsieur le Ministre Danho Paulin, je vous demande aujourd’hui une seule chose. Donnez- moi ma décoration après que vous ayez reçu la vôtre et posé pour la postérité. Je vais vous dire une chose Monsieur le Ministre, mes enfants m’interrogent régulièrement sur ce qui s’est passé entre vous et moi qui avons été si liés, à un moment donné. Comme je ne sais quoi dire à mes enfants qui ne cessent de me demander ce qui n’a pas marché finalement entre vous et moi, pouvez-vous leur donner une réponse pour qu’ils comprennent ? Vous pouvez aussi profiter de votre réponse pour dire à la Nation entière ce que vous me reprochez. En toute humilité, je vous présenterai des excuses appuyées si j’ai tort. A défaut, je vais saisir officiellement le Président de la République garant constitutionnel des Ordres de la République et la Grande Chancelière pour connaître de cette affaire. J’espère ne pas en arriver là. Pour une affaire de décoration et de médaille que je vous demande simplement de me remettre. Cela ne vous coûte rien du tout.
Une dernière chose : cette décoration, j’espère la recevoir de vous même. De vos mains. Ce jour là, si vous le voulez bien, nous ferons la paix. Après avoir, ensemble, vilipendé ceux qui sur les plateformes d’échanges font les captures pour vous les transmettre, dès qu’on dit un traître mot de vous. Même en bien…
Monsieur le Ministre, je pense avoir été long. Mais comprenez le, une si longue lettre parce que mon message est aussi le cri de cœur et le ras-le-bol de nombreux confrères et journalistes, sollicités nuitamment, utilisés et souventes fois oubliés ou cloués au pilori lorsque leurs écrits ou propos finissent par ne plus plaire. Ne l’oubliez pas, nous sommes aussi, à notre humble niveau, acteurs indispensables du développement de notre beau pays.
Très cordialement,
Emmanuel Koffi
Journaliste, Officier dans l’Ordre National, Commandeur du Mérite Sportif
Abidjan, nuits des 23 et 24 juin 2023’’
Ampliations :
Jean Claude Coulibaly : Président de L’UNJCI
Zio Moussa : Président OLPELD
Noël Yao : Président UJPLA
Lucien Houédanou : Cénacle des Journalistes Seniors
Zohore Lassane : GEPCI
Arnaud Froger : Reporters sans Frontières Afrique
Sadibou Marong : Reporters sans Frontières, Dakar
CGT/ Confédération Générale des Travailleurs, France
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