Lettre ouverte du SYNAPFA-CI à Alassane Ouattara

Lettre ouverte du SYNAPFA-CI à Alassane Ouattara

Le Syndicat National des Acteurs et Professionnels de la Filière Anacarde (SYNAPFA-CI) appelle le président Alassane Ouattara à fixer le prix bord champ de la noix de cajou pour améliorer les conditions des producteurs en Côte d'Ivoire.

Le Syndicat National des Acteurs et

Professionnels de la Filière Anacarde

Le syndicalisme autrement

Secrétariat Général

 

Abidjan, le 14 Novembre 2024

 

Réf : SYND/SG/LS/001-2025

Lettre ouverte

À

Son Excellence Docteur Alassane OUATTARA,

Président de la République de Côte d’Ivoire

Objet : Fixation du Prix Bord Champ 2025 de la Noix Brute de Cajou Aux Producteurs d’Anacarde de Côte d’Ivoire

Excellence Monsieur Le Président,

Avant tout propos, je voudrais au nom de notre syndicat et au nom des acteurs de la Filière Anacarde, vous remercier pour tous vos efforts en faveur du monde agricole en particulier et de l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire en général.

Je suis SOUMAHORO Lassiné, Ingénieur Analyste de systèmes d’information de profession et actuel Secrétaire Général du SYNAPFA-CI, Syndicat National des Acteurs et des Professionnels de la Filière Anacarde de Côte d’Ivoire. Nous venons humblement avec un pincement au cœur et une lueur d’espoir vous parler de la filière anacarde. Un pincement au cœur par ce que vivent les producteurs de la filière anacarde et une lueur d’espoir car nous sommes convaincus que vous prêterez une oreille attentive au cri de cœur des producteurs de cajou. Ce qui arrive aux producteurs de cajou n’est pas une fatalité mais un système bien organisé pour priver les producteurs du fruit de leurs labeurs.

En effet, Excellence Monsieur le Président, la volatilité du prix bord champ a amené en 2011, Monsieur SANOGO Malamine, alors Directeur Général de l’autorité de régulation à créer une synergie entre les 4 collèges qui constituent la filière anacarde avec la participation de l’interprofession alors dirigée par Monsieur Touré Abdoulaye. Le résultat de cette action a été la mise en place d’une matrice des prix que tous les acteurs devraient s’engager à respecter sur le terrain. Mais les exportateurs, amenés par les multinationales, ont exigé la prise en compte de leurs préoccupations dans la matrice des prix, à savoir :

La fourniture de la sacherie export gratuitement à leurs clients

 La prise en compte totale de leurs charges de fonctionnement

 Un prélèvement pour faire face à la décote liée à la qualité et la quantité de la noix brute de cajou (NBC).

Cela fût fait et la matrice fut mise en place. À cette période, l’Inde était le premier producteur tandis que la côte d’Ivoire était le premier exportateur. Des acteurs indiens (En général des usiniers) se réunissaient à COCHIN en INDE pour fixer le prix CAF de référence qui sert de base de calcul à la matrice des prix. Une fois le prix CAF de référence connu, tous les prélèvements y compris les charges des exportateurs sont déduits et le résiduel qui ne prend pas en compte le prix de revient de la noix brute de cajou, devient le prix bord champ. Et cela perdure depuis 2011.

Aujourd’hui, pour encourager la transformation, sur place, l’on a accordé des faveurs aux transformateurs, à savoir :

 Une subvention de 400 F CFA par kg d’amande de cajou produite.

 Une subvention de 10 F CFA par kg prélevée dans la matrice des prix pour aider à l’approvisionnement des transformateurs en noix brute de cajou .

 Et tout récemment, la suppression du DUS sur l’exportation de l’amande de cajou

Excellence Monsieur le Président, nous avons l’impression que nos braves producteurs travaillent pour les exportateurs et les transformateurs. A ce stade, allons-nous demander la suppression de ces avantages aux exportateurs et aux transformateurs ? Cela n’est pas l’objet de notre adresse d’aujourd’hui. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est la prise en compte de certaines préoccupations des producteurs dans la matrice des prix cette année pour améliorer leurs conditions de vie et de travail.

Ainsi, Excellence Monsieur le Président, nous vous proposons une matrice des prix en 2025 qui prend en compte le coût de revient de la noix brute de cajou. Ce qui entraine une petite augmentation du prix CAF de référence par rapport à l’année passée.

Excellence Monsieur le Président de la République, il est temps que la Côte d’Ivoire s’approprie la filière anacarde. Et cela passe par la fixation des prix en Côte d’Ivoire qui tiennent compte des coûts de revient de la noix brute de cajou. Nous sommes le premier producteur, nous devons fixer les règles du jeu.

Excellence Monsieur le Président, la Côte d’Ivoire doit songer à mettre en place la BOURSE INTERNATIONALE de l’ANACARDE (BIA). Et cela passe par la fixation des prix en Côte d’Ivoire.

Excellence Monsieur le Président, cette petite augmentation du prix CAF de 663 à 1000 F CFA, soit une augmentation de 337 F.CFA permettra d’obtenir :

 Un prix bord champ en 2025 de 500 F CFA aux producteurs

 Une prise en charge en 2025 plus de 400 000 producteurs pour la Couverture Maladie Universelle (CMU)

 L’Inscription en 2025 plus de 400 000 producteurs au Régime Social des Travailleurs Indépendants (RSTI)

 Une Contribution aux frais funéraires de tout producteur décédé après la campagne de 2025

 Une Contribution à l’amélioration de la productivité

 Une augmentation du DUS de 33,33 à 50 F CFA.

Excellence Monsieur le Président, d’autres vous diront que la fixation des prix de la noix brute de cajou en Côte d’Ivoire est une vue de l’esprit et que cela pourrait entraver la commercialisation intérieure. À ceux-là, nous répondrons que le prix de la noix brute de cajou qui prend en compte les charges des producteurs a été déjà fixé en Côte d’Ivoire, en 2012 et les témoins sont encore vivants.

Il s’agit de :

 Son Excellence Monsieur le Ministre Mamadou SANGAFOWA, alors Ministre de l’Agriculture

 Monsieur SANOGO Malamine, à l’époque, Directeur Général de l’Autorité de Régulation (ARECA)

 Monsieur TOURE Abdoulaye, alors Président de l’Organisation Interprofessionnelle des Acteurs de la Filière Anacarde, INTERCAJOU

 Monsieur BERTE Mamadou, actuel Directeur Général du CCA.

Excellence Monsieur le Président de la République, la fixation des prix en 2012 a permis à la Côte d’Ivoire :

 D’être le premier producteur après quelques années

 D’améliorer la qualité de la noix brute de cajou et le rendement des vergers

 D’attirer beaucoup de jeunes vers la culture de l’anacarde car devenue très rentable.

Excellence Monsieur le Président, le plus grand pourvoyeur d’emplois en Côte d’Ivoire restera toujours le secteur de l’agriculture. Il faut juste le rendre attractif en fixant des prix pour un commerce équitable

Excellence Monsieur le Président de la République, le SYNAPFA-CI souhaite être associé à la mise en œuvre et au suivi-évaluation de cette nouvelle matrice des prix.

Excellence Monsieur Le Président, le deuxième point abordé dans notre intervention est une doléance en faveur des producteurs. En effet, votre fils bien aimé, feu le Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY avait initié un projet dans la filière anacarde, qui, s’il avait pu continuer devait écrire les plus belles pages de cette filière. Ce projet dénommé un jeune-un hectare d’anacarde permettait en collaboration avec une structure agricole de la place de restaurer un ha d’anacarde pour un jeune avec des engrais BIO à haut rendement (5 tonnes/ha). Ce projet est aujourd’hui à l’arrêt.

Excellence Monsieur le Président, nous avons dit plus haut que la matrice proposée a fait passer le DUS de 33,33 à 50 F CFA. En d’autres termes, pour 800 000 T de noix brute de cajou exportée, l’état engrange un supplément de DUS de plus de 13 milliards de F CFA.

Excellence Monsieur le Président, le SYNAPFA-CI sollicite de l’état ce surplus comme une subvention aux producteurs pour poursuivre le projet de feu le Premier Ministre Amadou COULIBALY.

Excellence Monsieur Le Président de la République, voici quelques problèmes de la filière anacarde que nous avions bien voulu porter à votre connaissance.

Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez croire Excellence Monsieur le Président de la République, à l’expression de notre profond respect.

PJ : Projet de Matrice des prix 2025

Le Secrétaire Général

Soumahoro Lassine

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SYNAPFA-CI, Récépissé de Dépôt N° 138 / DAA / DAJRI / 2023 du 13 Octobre 2023

Siège Social sis à ABIDJAN – COCODY Riviera / ATTOBAN, Lot 1816 Ilot 113 à 200 Mètres de la Polyclinique SACRE CŒUR

Tél : +225 25 23 01 98 40 / 07 07 78 25 71 / 21 BP 728 ABIDJAN 21 / Email : synapfaci@gmail.com

Matrice des prix proposée pour 2025

 


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