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[Libéria/Immigration illégale et conflits fonciers] 4000 à 5000 Burkinabè menacés d’expulsion

Le gouvernement local de la région du Grand Gebeh, au Libéria voisin, a pris la décision d’expulser vers leur pays d’origine, des ressortissants du Burkina Faso. Estimés entre 4000 et 5000 hommes, exerçant des activités dans l’agriculture, « avec ou sans documents du Service d’immigration du Liberia (LIS), et qui sont passés par des points légaux ou illégaux, doivent retourner dans leur pays d’origine ».

Dans une note en date du 20 avril 2022, sanctionnant une réunion tenue le même jour et au cours de laquelle des illégalités ont été observées de la part des Burkinabè et des membres de la communauté résidente, le comté annonce des mesures vigoureuses pour prévenir des conflits fonciers qui pourraient avoir des conséquences déplorables. Le constat a été fait au cours de la rencontre que le flux massif de Burkinabè établis en Côte d’Ivoire vers le Liberia ces dernières années, pour des activités dans l’agriculture, est en train de créer un grave problème pour les populations des districts et gouvernements locaux touchés au fil des années.

Il est reproché à ces hommes, constitués en grande partie de ceux qui ont été expulsés de la forêt du mont Peko fin juillet 2016, d’être entrés dans le pays par des voies illégales et de s’adonner à des activités illicites qui pourraient « entrainer des affrontements dans un proche avenir. »  Le comté dénonce l’activité de ces hommes qui accèdent en toute illégalité, avec la complicité de certains membres de la communauté autochtone, à des terres libériennes sur lesquelles il est exercé une forte pression.

D’ailleurs, l’expulsion ne sera effective qu’après que les responsabilités auront été situées par une commission chargé de dresser « le code de statut grâce à un arrangement et une coordination appropriés avec le LIS et les autres parties prenantes du comté. »  « La vente de terres agricoles à des Burkinabè comme le prétendent certains membres de la communauté, une action administrative sera engagée contre vous », prévient L’honorable Paul T. Neeo, county inspector du Grand Gedeh. A l’endroit des membres de la commission, la rigueur est également de mise, car en cas d’échec, prévient la note, « une action administrative sera engagée contre la commission et tous ceux qui auront collaboré avec elle ».

Du côté des mis en cause, membres de la communauté locale ou Burkinabè, l’on dénonce une supercherie pour les exproprier. Les Burkinabè déplorent que les autorités libériennes aient attendues que les plantations de cacao qu’ils ont créées dans le comté du Grand Gedeh rentrent en production avant de prendre de telles mesures qui pourraient les rendre indigents. Pour leur part, les populations ayant cédé des terres, généralement des Ivoiriens vivant à la frontière et ayant leurs plantations au Libéria, elles craignent de voir confisquer leurs terres restantes ou de faire la prison pour avoir vendu leurs terres.

Il est à craindre une crise humanitaire à l’ouest de la Côte d’Ivoire si cette mesure est mise en œuvre. Le Burkina Faso n’a pas d’ambassade au Liberia.

SAINT-TRA BI

 

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