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[Liberté de la presse] Les OPM dénoncent les menaces de mort contre les journalistes au Burkina Faso

Abidjan, le 14-4-23 (crocinfos.net) La situation de la presse et de ses animateurs s’est aggravée depuis les coups d’État survenus le 24 janvier 2022 et le 30 septembre de la même année, selon les OPM. La situation sécuritaire difficile du pays est utilisée comme prétexte pour restreindre la liberté d’expression et de la presse en particulier. L’enrôlement forcé de Boukari Ouédraogo, un citoyen burkinabè qui revendique le droit de dire ce qu’il pense sur la gestion des affaires publiques dans le pays, est un exemple des dérives qui se profilent.

Les OPM dénoncent la haine contre les médias et les journalistes qui s’est accentuée depuis l’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré sur la scène politique. Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla et le ministre chargé de la Communication, notre confrère Jean Emmanuel Ouédraogo, dans leurs sorties médiatiques, loin d’apaiser la situation du haut de leur lourde responsabilité nationale, ces autorités ont parfois contribué à jeter les journalistes en pâture.

Par ailleurs, elles précisent que les menaces de mort à l’encontre des journalistes sont inacceptables et constituent une atteinte grave à la liberté de la presse, un droit fondamental dans une société démocratique. La liste des journalistes à abattre vaille que vaille ne fait que s’élargir. Sans être exhaustif, les confrères Boowurosigué Hyacinthe Sanou, Boukari Ouoba, Lamine Traoré, Lookman Sawadogo, Newton Ahmed Barry, Alain Traoré dit Alain Alain et la Radio Oméga ont été nommément cités, il y a quelques jours, comme des ennemis de la patrie, qui méritent d’aller pourrir en enfer.

Les journalistes jouent un rôle crucial dans la société en informant les citoyens, en faisant preuve de professionnalisme et en exerçant leur mission d’alerte, notamment dans des périodes de crise comme celle que traverse actuellement le Burkina Faso.

Le Zorro burkinabé, chef de la junte militaire au pouvoir, le Capitaine Ibrahim Traoré, sait-il que son entourage est en train de l”induire gravement en erreur?

Les organisations professionnelles des médias au Burkina Faso ont déjà à plusieurs reprises attiré l’attention des autorités sur les limites de l’approche qui consiste à opposer la lutte contre le terrorisme à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Elles ont souligné que, dans un contexte de crise, les journalistes ont un rôle d’autant plus important pour contribuer à la recherche de solutions aux défis auxquels fait face le pays. Les journalistes exigent des gouvernants davantage de transparence, de bonne gouvernance et de redevabilité, et ne peuvent pas fermer les yeux sur la conduite du pays au risque de démissionner de leurs responsabilités professionnelles.

Les OPM rappellent le rôle positif que la presse burkinabè a joué dans l’histoire du pays, notamment dans des moments critiques. La presse a souvent été en première ligne pour alerter sur la situation sécuritaire et informer la population. Malheureusement, elle n’a pas toujours été entendue, malgré ses multiples productions journalistiques qui ont contribué à empêcher le pays de sombrer dans la crise.

Il est inacceptable d’accuser les médias de mettre leurs plumes, leurs caméras et leurs micros au service des terroristes. De telles accusations sont infondées et constituent une diffamation envers les journalistes qui exercent leur métier avec professionnalisme et déontologie.

‘’Réprimer la presse ne crée pas la sécurité, mais génère plutôt un faux sentiment de sécurité.’’

La haine envers les médias et les journalistes doit cesser, et les autorités doivent prendre des mesures pour garantir la sécurité et la liberté d’exercice du métier de journaliste au Burkina Faso.

Les organisations professionnelles des médias appellent les autorités burkinabè à respecter la liberté de la presse, à protéger les journalistes contre les menaces et les violences, et à prendre des mesures concrètes pour garantir un environnement propice à l’exercice du journalisme.

Elles demandent également à la population de reconnaître le rôle important que joue la presse dans la société et de soutenir les journalistes dans l’exercice de leur mission d’informer et d’alerter sur les défis auxquels fait face le Burkina Faso.

Les OPM au Burkina Faso condamnent fermement les menaces de mort à l’encontre des journalistes et appellent les autorités à garantir la sécurité et la liberté d’exercice du métier de journaliste dans le pays. Elles rappellent que la presse joue un rôle crucial dans la société et doit être respectée et soutenue dans l’exercice de sa mission d’informer les citoyens. Les véritables ennemis du Burkina Faso et de son peuple sont les terroristes et le terrorisme.

Les efforts des autorités devraient être recentrés sur la lutte contre le terrorisme, plutôt que de s’en prendre aux journalistes. La presse burkinabè joue un rôle important en fournissant des informations sur la situation réelle du pays, qu’elle soit positive ou négative, et en interpellant les autorités sur la nécessité de répondre aux défis auxquels le pays est confronté.

Réprimer la presse ne crée pas la sécurité, mais génère plutôt un faux sentiment de sécurité. Il est important de se rappeler les mots d’Albert Camus, qui disait que la presse, lorsqu’elle est libre, peut-être bonne ou mauvaise, mais lorsqu’elle ne l’est pas, elle ne peut qu’être mauvaise. Il est essentiel d’éviter de fabriquer une mauvaise presse pour le Burkina Faso.

Le Montagnard

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