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[Liberté] Un collectif dénonce la multiplication des atteintes à plusieurs droits au Burkina

Abidjan, le 3-4-23 (crocinfos.net) Agnès Faivre, correspondante du quotidien Libération, et Sophie Douce, du journal Le Monde, ont été sommées par les autorités burkinabè de quitter Ouagadougou le samedi 1er avril, sans qu’aucun motif d’expulsion ne leur soit notifié.

Elles étaient en possession de visas et d’accréditations en règle, après avoir été interrogées sur leurs déplacements et leur travail au Burkina Faso, selon Jérôme Fenoglio, directeur du Monde.

Hyacinthe Sanou, journaliste et Directeur des rédactions de la radio Oméga. Ph.Dr.

Cette décision semble avoir été prise après la publication d’un article le lundi 27 mars par Libération, révélant des exactions commises par l’armée burkinabé, notamment la mort d’enfants dans un camp militaire.

Il est regrettable que les autorités burkinabè aient pris une telle décision, qui peut être perçue comme une tentative de museler la presse et d’empêcher la diffusion d’informations importantes sur les droits de l’homme et la sécurité dans le pays. Les journalistes devraient être autorisés à faire leur travail sans crainte de représailles ni d’expulsion injustifiée.

Dans le contexte actuel de transition et de lutte contre les groupes armés, la presse nationale se sent de plus en plus menacée, selon Boureima Ouedraogo, directeur de publication du journal Le Reporter et secrétaire général de la Cellule Norbert-Zongo pour le journalisme d’investigation.

Capture d’écran de la vidéo par laquelle tout est arrivé. Ph.Dr.

Le dimanche 2 avril, des journalistes, des membres de la société civile et des leaders d’opinion ont annoncé la création d’un collectif dans un communiqué, destiné à regrouper les victimes d’intimidations. Par ailleurs, la rédaction de la radio Omega et les équipes rédactionnelles de ce média sont régulièrement menacées.

‘’Dans le contexte actuel de transition et de lutte contre les groupes armés, la presse nationale se sent de plus en plus menacée’’

Le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina Faso est né, comme annoncé. Il a publié un communiqué de presse le dimanche 2 avril 2023, dénonçant la multiplication des atteintes à l’état de droit, aux libertés démocratiques et à la liberté d’opinion et d’expression, garanties par la Constitution burkinabè et la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Dr Arouna Loure, porte-parole du Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion, sont selon le communiqué, particulièrement visés par des menaces de mort et des agressions diverses lorsqu’ils s’expriment sur la gouvernance du pays.

La chaîne de radio Oméga médias est même la cible de menaces d’incendie de ses locaux et des domiciles de l’un de ses animateurs. Le Collectif a été créé pour protéger les victimes de ces menaces et les orienter vers les instances habilitées à entendre leur cause.

Il appelle les autorités à préserver la sécurité des médias et de leur personnel. Le Burkina Faso étant un État de droit démocratique, la critique doit être ”le Grade” de ce pays sous la junte militaire.

Bienvenue K.R.

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