À Barthelemy Zouzoua Inabo: Nul n’échappe à son destin. L’Ivoirien Jacques Anouma, considéré dans le milieu du football africain comme un proche et un soutien de l’actuel président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, se jette de nouveau à l’eau. Il est candidat à la présidence de la CAF pour les élections en mars 2021.
‘’L’Ivoirien, 69 ans, veut exercer un seul mandat de quatre ans. Le temps de repositionner la CAF, « rehausser son image ». Il devra cependant faire face à la concurrence de trois autres prétendants, le Sud-africain Patrice Motsepe, président de l’équipe du Mamelodie Sundown, présenté comme le favori de la FIFA, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Ould Abderrahmane’’
Il a, selon son entourage, longtemps hésité avant de s’engager. Les rumeurs faisant état d’une possible sanction du président de la CAF par le comité d’éthique de la FIFA se sont avérées. Le président en exercice de la CAF est suspendu de toutes activité liée au football pendant cinq (5) ans. Il a décidé de faire appel de la décision. De toute évidence, sa volonté de se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la CAF est noyée.
La décision du comité d’éthique de la FIFA a remis au goût du jour, le désir enfoui, de Jacques Anouma de présider la faîtière continentale du football.
Un seul mandat à la tête de la CAF
‘’L’Ivoirien Jacques Anouma, considéré dans le milieu du football africain comme un proche et un soutien de l’actuel président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, se jette de nouveau à l’eau. Il est candidat à la présidence de la CAF pour les élections en mars 2021’’.
L’Ivoirien, 69 ans, veut exercer un seul mandat de quatre ans. Le temps de repositionner la CAF, « rehausser son image ». Il devra cependant faire face à la concurrence de trois autres prétendants, le Sud-africain Patrice Motsepe, président de l’équipe du Mamelodie Sundown, présenté comme le favori de la FIFA, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Ould Abderrahmane
Une trajectoire pour la CAF
L’ancien président de la fédération ivoirienne de football (2000-2010) a construit sa trajectoire pendant dix ans, pour monter sur le toit de l’Afrique.
‘’Le président en exercice de la CAF est suspendu de toutes activité liée au football pendant cinq (5) ans’’
À la tête de la Fédération ivoirienne de football, avec ses collaborateurs, il a construit son édifice. Gestion méthodique de la fédération ivoirienne de football, excellents résultats de l’équipe nationale, lancement d’une politique révolutionnaire du football des jeunes et priorité au football féminin.
En 2006, Jacques Anouma a qualifié pour la première fois, la Côte d’Ivoire au mondial de football. La même année, les Éléphants échouent en finale de la coupe d’Afrique des nations aux tirs aux buts face au pays organisateur, l’Égypte.
Les années Anouma à la Fédération ivoirienne de football replace la Côte d’Ivoire dans le haut du classement des équipes nationales, aussi bien à la CAF qu’à la FIFA. En 2008, les Éléphants participent pour la première fois, aux Jeux olympiques en Chine.
L’ambition contrariée
Les performances sur le plan national nourrissent les ambitions de l’Ivoirien au plan sous régional. Il prend les rênes de l’Union de l’UFOA (Union de foot ouest-africain). Il veut faire de cette union, le moteur du football africain. Il projette un tournoi sur le modèle de la CAN avec les seize nations de la zone. L’idée fait grincer les dents à la CAF de Issa Hayatou. Jacques Anouma est placé sur la liste rouge des concurrents potentiels. Il est blackisté. L’idée sera étouffée dans l’œuf, l’UFOA cassée en deux. Et un tournoi des nations africaines dédié aux joueurs locaux est monté aux lieux et places, par la confédération africaine de football, en 2009. La première édition organisée à Abidjan.
Jacques Anouma monte les échelons à la CAF et à la FIFA. Il est élu membre du comité exécutif de la CAF et siège pendant huit (8) ans au comité exécutif de la FIFA.
Victime de l’amendement Raaouraou
En 2013, il manifeste ouvertement sa volonté de briguer la présidence de la CAF. L’équipe dirigeante de la confédération africaine de football invente l’amendement Raouraou, du nom du président de la fédération algérienne de football pour freiner le challenger du président en exercice de la CAF de l’époque, Issa Hayatou. Il saisit le TAS pour invalider l’amendement taillé sur mesure mais sa démarche ne prospère pas. Éliminé avant même de combattre.
Un homme du milieu
Entre-temps, en raison des circonstances internes dans son pays, Jacques Anouma est contraint d’abandonner la fédération ivoirienne de football. Il ne quitte pas cependant le milieu. Président d’honneur de la fédération ivoirienne de football, Président-fondateur de l’AFAD, ligue 1), il perd la bataille pour un troisième mandat au comité exécutif de la FIFA. Mais reste actif dans le milieu du football africain et mondial. En 2018, il est nommé envoyé spécial de la CAF et de la FIFA. À ce titre, il voyage beaucoup, pour régler les différends dans les fédérations. De ce fait, il garde ses contacts dans le milieu.
Soutien des acteurs du football ivoirien
Jacques Anouma s’occupe à mettre les acteurs du football ivoirien en ordre de bataille. Divisés par la crise qui secoue la fédération ivoirienne de football depuis trois ans, enrhumés par la suspension du processus électoral pour le renouvellement des instances de la fédération, les dirigeants du football ivoirien se regardaient en chiens de faïence. Jacques Anouma le sait: difficile d’attaquer et de dompter l’Afrique sans la solidarité nationale.
Il rencontre depuis l’officialisation de sa candidature à la CAF, les différentes parties ivoiriennes. Mais aussi, les officiels ivoiriens. Il a l’onction des autorités ivoiriennes au
Plus haut niveau. Le gouvernement ivoirien a adoubé sa candidature. Il est désormais présenté comme « le candidat de la Côte d’Ivoire ».
Diplomatie active
Une élection à la CAF se gagne avec l’équation propre du candidat mais aussi l’appui diplomatique de son État. Le soutien des autorités ivoiriennes est un atout majeur. Jacques Anouma ne part pas au combat en orphelin.
‘’La campagne électorale sera à minima dans le meilleur des cas. « Le téléphone rouge » va devoir fonctionner à fond.’’
L’Afrique de l’Ouest a elle seule, présente trois candidats à la candidature. En 2013, le Sénégalais Augustin Senghor faisait partie des artilleurs de Jacques Anouma. Il était du groupe des rénovateurs. Sept (7) ans plus tard, il a l’ambition de diriger la confédération. Le Mauritanien Ahmed Ould Abderrahmane est cité en exemple dans les couleurs de la FIFA pour sa gestion managériale au plan national. Il a donné une visibilité au football dans son pays. La capacité de l’ancien président de la fédération ivoirienne à obtenir un consensus autour de son nom, déjà, à ce niveau est un indicateur.
Une chose est certaine, la bataille n’est pas gagnée d’avance. En raison de la Covid19 qui réduit considérablement les déplacements. La campagne électorale sera à minima dans le meilleur des cas. « Le téléphone rouge » va devoir fonctionner à fond.
Par Fernand Dédeh