Abidjan, Côte d’Ivoire, le 15 juillet 2024 (crocinfos.net)—Jimmy Kandé, directeur pour l’Afrique de l’Ouest et francophone et membre de la plateforme de protection des lanciers d’alerte en Afrique (Pplaaf), était à Abidjan pour participer à la 8e édition de la Journée africaine de la lutte contre la corruption. Le 12 juillet 2024, au siège de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), il a animé une formation destinée aux membres de l’organisation nationale des journalistes d’investigation de Côte d’Ivoire (Onji-ci).
Le thème de la Journée africaine de la lutte contre la corruption 2024, « Mécanisme de protection efficace des lanceurs d’alerte : outil essentiel dans la lutte contre la corruption », a été au cœur des discussions. Quant à la formation des journalistes d’investigation, elle s’est concentrée sur le partenariat crucial entre les lanceurs d’alerte et les journalistes, intitulé : « Lanceurs d’alerte et journalistes : un partenariat vital ».
Dès le début, Jimmy Kandé a clarifié la distinction entre un lanceur d’alerte, actuellement non protégé par la loi en Côte d’Ivoire, et les témoins, victimes, dénonciateurs, experts et autres personnes protégées par la loi n° 2018-570 du 13 juin 2018. Il a défini le lanceur d’alerte en s’appuyant sur plusieurs définitions, notamment celle de l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe et de la PPLAAF. Le premier le décrit comme « toute personne soucieuse qui tire la sonnette d’alarme afin de faire cesser des agissements pouvant représenter un risque pour autrui. » Et la Pplaaf :« une personne qui révèle des informations concernant des actes illégaux, illicites ou contraires à l’intérêt général dont il a été témoin, notamment dans le cadre de son travail ».
M. Kandé a ensuite détaillé les rôles des lanceurs d’alerte dans la lutte contre la corruption, les risques auxquels ils sont exposés, ainsi que le rôle du journaliste d’investigation, dont le métier nécessite une recherche approfondie pour faire éclater la vérité. En Côte d’Ivoire, l’absence de législation relative aux lanceurs d’alerte signifie également l’absence d’organisations ou de mécanismes de signalisation internes ou externes.
‘’M. Koné a saisi cette opportunité pour plaider en faveur du renforcement des compétences des membres de son organisation, face aux abus découlant de la mauvaise gouvernance.”
Au nom du président de la Habg, Epiphane Zoro Bi, le secrétaire général par intérim, Désiré Dago Djiriga, a rassuré les journalistes de l’Onji-ci que des mesures sont en train d’être prises pour mettre en place un cadre juridique et un dispositif de protection des lanceurs d’alerte. L’objectif est d’encourager les citoyens à signaler et témoigner en toute sécurité des faits graves dont ils ont connaissance.
Jimmy Kandé a également exhorté les journalistes d’investigation à persévérer dans leurs enquêtes sur la corruption. Il a été proposé de mener davantage sur des sujets comme le blanchiment d’argent, le fonctionnement des entreprises, et les techniques de transfert de fonds.
Seriba Koné, président de l’Onji-ci, a exprimé sa gratitude envers la Habg pour l’organisation de ce séminaire et à l’endroit Jimmy Kandé pour la qualité de sa formation. La cérémonie a été marquée par la présence des responsables de la Habg, dont Achiaou Jacques III, directeur de la sensibilisation et de l’éducation, et Yvette Yobouet, chef de service sensibilisation. M. Koné a saisi cette opportunité pour plaider en faveur du renforcement des compétences des membres de son organisation, face aux abus découlant de la mauvaise gouvernance.
À noter que la haute autorité pour la bonne gouvernance est un organe clé du dispositif de prévention et de lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire, mis en place par le gouvernement dans le cadre du plan national de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Charles Kpan