Lutte contre la criminalité financière en Côte d’Ivoire (chronique)

Abidjan, le 3 janvier 2025 (crocinfos.net) – À Barthelemy Zouzoua Inabo : Lutte contre la criminalité financière, la Côte d’Ivoire monte le curseur. Séances d’information et de travail avec tous les corps et services de l’État. Métro d’Abidjan, le chantier avance. Les avocats font vibrer les salles d’audience, mais ils savent aussi jouer au football.

Ton Camarade l’a dit dans son discours à la nation, le 31 décembre 2024 : « La bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux feront l’objet d’une attention particulière tout au long de l’année 2025. »

Ce ne sont sûrement pas des paroles en l’air. Avant le bâton, l’information et la formation. Depuis le 26 décembre 2024, la cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et le cabinet du Prédicateur de Songon, au contact des couches visées : les contrôleurs du secteur de l’immobilier, de l’environnement, des finances et des douanes. Les formations s’inscrivent dans le cadre des mesures indiquées par le Groupe d’action financière. La Côte d’Ivoire est en effet inscrite sur la liste grise du GAFI, elle est donc sous surveillance étroite.

La lutte contre la criminalité financière est un tout cohérent. Qui dit blanchiment d’argent, parle aussi de corruption, de trafic de drogues et de terrorisme. En 2024, deux procès des trafiquants de drogues devant le pôle pénal, économique et financier ont montré la facilité avec laquelle la cocaïne entre dans le pays.

‘’Dans les deux cas, la cocaïne provenait de l’Amérique du Sud. Sans complicités, elle ne peut pas traverser l’eau et les quais pour se retrouver à Koumassi et à Angré-Château.’’

Le premier, le procès Devesa. La base était à San-Pedro, impliquant des diverses composantes de la société : hommes d’affaires, agents de police, hôteliers… L’affaire a été dévoilée par un heureux coup de hasard. Un jeu de jambes en l’air qui se termine dans la bagarre. La police intervient et découvre le pot de poudre blanche. La seconde affaire met en cause des gendarmes. Après avoir réalisé une enquête de haute volée, pilotée par des professionnels, les patrons de la cellule anti-drogues de la gendarmerie du port d’Abidjan ont succombé à l’argent facile. Ils ont soustrait le tiers de la saisie opérée pour leurs comptes personnels. Ils sont actuellement jugés à huis clos devant le PPEF.

Dans les deux cas, la cocaïne provenait de l’Amérique du Sud. Sans complicités, elle ne peut pas traverser l’eau et les quais pour se retrouver à Koumassi et à Angré-Château.  La Côte d’Ivoire se donne les moyens de quitter la liste grise du GAFI.

Les avocats sont très actifs lors des procès. Ils savent aussi se donner du répit, pour décompresser. Là maintenant, ils veulent ranger les toges noires, le temps de la coupe du monde de football des avocats, le Mundiavocat2026. Lors de la 21ᵉ édition de la compétition en 2024 à Dubaï, l’équipe nationale des avocats a occupé la cinquième place. Ils disent que la place est historique. Et qu’ils feront mieux à la coupe d’Afrique des hommes de loi et à la coupe du monde des avocats respectivement en juin 2025 et en juin 2026. Engagement pris devant le fils d’Akradio, ministre délégué au Sport.

Un gros chantier en Côte d’Ivoire dont on ne parle pas assez, mais qui avance lentement et surement : le métro d’Abidjan. Le 5 décembre 2024, une trentaine d’étudiants de HEC Paris, en visite d’immersion à Abidjan, ont découvert les travaux en cours. Ils ont exploré les enjeux du projet, notamment, “les relations avec les parties prenantes et la responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise”.

La chronique de Fernand Dédeh