Abidjan, le 05 octobre 2024 (crocinfos.net) L’artiste plasticien Jean-Baptiste Djeka, figure montante de la scène artistique ivoirienne, nous convie à un voyage au cœur des mutations humaines, sociales et spirituelles avec sa nouvelle collection, Met’art’morphose. Au travers de sculptures, masques et formes organiques, l’artiste interroge la nécessité de se réconcilier avec nos racines et de s’adapter aux bouleversements contemporains. Dans son atelier à Paris Village, à Bingerville, l’artiste nous livre une réflexion intime et collective sur le sens du changement et la quête d’authenticité dans un monde en pleine évolution.
Une Ode à la Métamorphose : Le cycle de la vie et les traditions africaines
Avec Met’art’morphose, Jean-Baptiste Djeka plonge au cœur des grands cycles de la vie humaine. À l’image de la transformation de la chenille en papillon, l’artiste développe une métaphore de l’évolution personnelle et sociale, cherchant à relier les étapes initiatiques de l’existence humaine aux grands bouleversements de notre époque. Cette approche, profondément inspirée par les philosophies africaines, s’ancre dans les rites de passage qui jalonnent la vie des peuples du continent, du passage de l’enfance à l’âge adulte, à la mort et à la renaissance.
“Dans cette collection, je veux rappeler que la vie est un processus continu de transformation“, explique Jean-Baptiste Djeka. “Nous passons tous par des phases où l’on se découvre et se redécouvre. L’évolution humaine, comme celle de l’art, est une constante recherche de sens et de vérité.”
Les pièces qui composent Met’art’morphose sont avant tout une réflexion sur l’identité, sur ce qui nous définit en tant qu’individus et en tant que société. L’artiste intègre des formes inspirées de la culture Baoulé, particulièrement représentatives des traditions ancestrales de la Côte d’Ivoire. Ses sculptures, qui jouent sur les dédoublements et les superpositions de formes, symbolisent la coexistence du passé, du présent et du futur, une manière de rendre hommage à la permanence de l’âme et à sa capacité à se régénérer.
Un pont entre les anciennes savoirs et l’art contemporain
Jean-Baptiste Djeka parvient à tisser un lien entre l’art traditionnel africain et l’art contemporain, affirmant que l’art ne doit pas simplement être esthétique ou décoratif, mais aussi porteur d’un message. À travers Met’art’morphose, il souligne l’importance de l’art dans la transmission des savoirs ancestraux, en particulier ceux liés à la spiritualité et à la sagesse populaire.
“Je veux que mon travail soit un espace de dialogue entre les différentes générations, un lieu où l’art ne se contente pas de refléter la société, mais la questionne, la pousse à se remettre en question“, confie-t-il. Ses œuvres, en se nourrissant des racines culturelles profondes de la Côte d’Ivoire, interrogent aussi le rapport entre le passé et le futur, et incitent chacun à prendre conscience des enjeux de notre époque.
À travers cette démarche, Jean-Baptiste Djeka participe au renouveau de l’art contemporain ivoirien, qui cherche à s’affirmer comme une voix singulière tout en inscrivant son discours dans un contexte global. Met’art’morphose est ainsi une invitation à une introspection collective : comment les sociétés africaines, en particulier, peuvent-elles évoluer sans perdre leur âme ?
La Métamorphose : Un appel à la prise de conscience
Au-delà des symboles et des références culturelles, Met’art’morphose est un véritable cri de révolte contre le monde moderne, qui semble parfois perdu dans un tourbillon de contradictions. “La métamorphose, c’est avant tout un appel à la prise de conscience“, déclare l’artiste. “L’humanité est en pleine mutation. Nous sommes tous appelés à nous transformer pour mieux nous épanouir.”
Dans ses sculptures, Djeka met en scène des figures hybrides, qui semblent se fondre dans le monde tout en en émergeant. Une invitation à dépasser les limites de l’apparence pour embrasser la transformation intérieure, loin des diktats contemporains du consumérisme et de l’individualisme. Chaque œuvre de Met’art’morphose incite à la réconciliation avec soi-même et avec le monde, dans une démarche où l’art devient à la fois un outil de questionnement et de guérison.
Une nouvelle maturité : La naissance d’une nouvelle ère artistique
Après 17 ans de carrière, Jean-Baptiste Djeka semble atteindre une nouvelle forme de maturité artistique avec cette collection. Met’art’morphose marque un tournant dans son parcours, un moment où l’artiste parvient à synthétiser ses influences, ses questionnements et ses recherches. “Mes œuvres passées étaient plus chaotiques, empreintes de doutes. Aujourd’hui, je suis dans une phase de consolidation. Mon travail est plus lumineux, plus affirmé, et je veux qu’il reflète un message d’espoir et de renouveau“, précise-t-il.
Les créations de cette nouvelle collection témoignent d’une transformation personnelle mais aussi d’une renaissance collective, à l’heure où le monde semble se débattre avec une crise de sens. Pour Djeka, l’art doit servir de guide, d’ancrage dans un monde en perpétuel mouvement.
Un pont entre les temps : L’art comme acteur du changement
À travers Met’art’morphose, Jean-Baptiste Djeka propose une réflexion sur la condition humaine et sur les mutations des sociétés contemporaines. Son œuvre, à la croisée de l’art ancien et de l’art moderne, incarne un pont entre le passé et l’avenir, et surtout une invitation à participer à la transformation du monde.
“L’art est un miroir de notre époque“, conclut l’artiste. “Mais il doit aussi être un catalyseur de changement, une force capable de nous aider à grandir et à évoluer. Nous sommes tous appelés à nous métamorphoser, individuellement et collectivement.”
En dévoilant Met’art’morphose, Jean-Baptiste Djeka nous invite non seulement à la réflexion, mais aussi à l’action, pour un avenir plus harmonieux, où le changement ne serait plus une menace, mais une opportunité d’épanouissement et de renouveau.
Le Pharisien Russe