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[Niger] Le plaidoyer de Me Hamadou M. Kadidiatou pour la promotion de la Femme…

Me Hamadou M. Kadidiatou, avocat à la Cour

Me Hamadou M. Kadidiatou, avocat à la Cour

-Plaidoyer pour le rétablissement du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant au Niger

Abidjan, le 16 avril 2023 (crocinfos.net) Depuis le 26 juillet 2023, l’avenir des acquis en matière de droits des femmes et de protection de l’enfant au Niger est en péril. Les nouvelles autorités, guidées par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ont formé un gouvernement de 21 membres, révèlent toutefois une vide inquiétante : l’absence du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de la ‘Enfant.

Depuis 1987, année marquant l’entrée d’une femme au sein d’un ministère au Niger, de grands progrès ont été accomplis en matière de promotion de la femme et de protection de l’enfant. C’est en 1987, sous la deuxième République, que Moumouni Aïssata est devenue la première femme à occuper un poste ministériel. Cette avancée marquante a jeté les bases de luttes continue de viser à améliorer les droits des femmes et l’égalité des sexes.

Une histoire de lutte et de progrès

L’histoire des mouvements féminins nigériens est inséparable de la lutte mondiale des femmes pour l’égalité. 1959, l’Union des Femmes du Niger (UFN), précurseur de l’Association des Femmes du Niger (AFN), une œuvré pour transformer la condition féminine. Les années 90 ont vu les femmes nigériennes prendre part à la vie politique, dans le mais de mettre fin à leur marginalisation.

Le 13 mai 1991, marqué par une marche historique, a été un tournant majeur dans la lutte pour l’inclusion des femmes dans la sphère politique et décisionnelle. De plus, le Niger a décliné des conventions internationales de protection des droits de l’enfant, confirmant son engagement envers cette cause.

Un recul inacceptable

La suppression du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant est un sérieux revers pour ces avancées. Ce ministère jouait un rôle crucial dans la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre les discriminations envers les femmes. Il était responsable de la conception, de la mise en œuvre et du suivi de la politique de l’État dans ces domaines essentiels.

Les lois et initiatives bénéfiques pour les femmes et les enfants étaient issues des travaux de ce ministère, dont les principes directeurs de la Politique Nationale de Genre. Sa suppression envoie un message alarmant : les droits de ces groupes ne sont plus prioritaires.

Un impact dévastateur

Dans une nation où l’égalité des sexes et la protection des enfants sont primordiales, la disparition de ce ministère aura des conséquences graves. Les femmes et les enfants constituant plus de 65% de la population nigérienne. En période de défis politiques, économiques et sécuritaires, une protection renforcée est indispensable.

Le silence imposé à ces groupes vulnérables par cette décision nuit à leur représentation et à leurs droits. La régression des droits des femmes et des enfants doit être énoncée avec vigueur. Les pouvoirs du CNSP doivent être guidés par la préservation des droits fondamentaux de tous.

Une urgence incontestable

Il est impératif de rétablir le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. Les avancées doivent être sauvegardées, et la progression vers une société équitable doit se poursuivre. La voix des femmes et des enfants ne doit pas être étouffée par des décisions régressives.

La suppression du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant au Niger met en danger l’acquis en matière de droits des femmes et d’égalité des sexes. Cette décision est susceptible d’avoir des conséquences graves pour la société et doit être combattue avec détermination pour préserver l’avenir équitable et inclusif du pays.

Me HAMADOU M. KADIDIATOU, avocat à la Cour, présidente Adepe-F/Espoir et Directrice de publication de Epitoge

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