Abidjan, Côte d’Ivoire, le 8-1er-24 (crocinfos.net)—Salem Bazoum, le fils du président nigérien Mohamed Bazoum, qui a été renversé le 26 juillet 2023, par un coup d’État, a été libéré le lundi 8 janvier 2024, et se trouve actuellement au Togo, selon plusieurs médias. Selon une décision du tribunal militaire de Niamey, consultée par l’AFP, Salem Bazoum “a bénéficié d’une liberté provisoire du juge d’instruction du tribunal militaire en date du 8 janvier 2024. À charge pour lui de répondre à la justice dès qu’il y sera requis”.
Agé de 22 ans, Salem Bazoum était détenu avec ses parents depuis le putsch, accusé de “complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou la sûreté de l’État”. L’entourage proche du président renversé a précisé à l’AFP que Salem Bazoum a quitté Niamey pour Lomé, la capitale du Togo, où il est arrivé, lundi soir à bord d’un Falcon 7X “SkyFirst” (reg. 9H-MZKM).
Le Togo s’est activement engagé dans une médiation par le dialogue avec le régime militaire au pouvoir au Niger depuis quelques semaines. Lundi, le ministre des Affaires étrangères togolais, Robert Dussey, s’est rendu à Niamey où il a eu des entretiens avec le Premier ministre du régime militaire, Ali Mahaman Lamine Zeine, selon la télévision publique nigérienne.
Robert Dussey avait déjà visité Niamey mi-décembre et avait affirmé avoir “convenu du contenu et du timing” d’une transition avec les nouvelles autorités de Niamey. Pendant ce temps, Mohamed Bazoum et son épouse Haziza demeurent séquestrés dans la résidence présidentielle depuis le coup d’État qui a porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani.
Plusieurs anciens responsables du gouvernement renversé ont été arrêtés, d’autres sont en exil. Le vendredi 5 janvier 2024, l’ancien ministre de l’Énergie Ibrahim Yacoubou a été arrêté à son retour à Niamey. Ibrahim Yacoubou faisait partie de la vingtaine de personnalités du gouvernement déchu contre lesquelles le régime militaire désormais au pouvoir avait lancé des avis de recherche.
La libération de M. Bazoum est l’une des conditions pour que la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) allège les lourdes sanctions qu’elle impose depuis le putsch au Niger. Le 15 décembre, la Cour de justice de la CEDEAO avait ordonné sa libération et son retour au pouvoir sous un délai d’un mois. Cependant, ces décisions, censées s’imposer aux États parties, ne sont pas toujours appliquées par ceux-ci.
Outre le Togo, d’autres pays ouest-africains ont assoupli leur position face aux autorités nigériennes. Le Bénin, pays côtier, a par exemple levé la suspension des importations de marchandises transitant vers le Niger, et le président Patrice Talon a indiqué vouloir “rétablir rapidement les relations” avec son voisin sahélien.
Le régime militaire au pouvoir à Niamey a évoqué une transition de trois ans, lançant le 1er janvier 2024 des concertations régionales en préparation d’un “dialogue national” pour fixer la durée précise de cette transition. Le Niger fait face à un défi sécuritaire avec des violences djihadistes meurtrières, notamment dans sa partie ouest, près de la frontière du Burkina et du Mali, également touchés par des attaques récurrentes. Ces trois pays, dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023, ont formé l’Alliance des États du Sahel, diversifiant leurs partenariats internationaux et entretenant des relations exécrables avec Paris. Tous trois ont chassé de leur sol les militaires français engagés dans la lutte anti-djihadiste.
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