Abidjan, le 18 septembre 2024 (crocinfos.net) – Serif Tall, figure de la société civile ivoirienne et très actif sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, s’insurge contre la nouvelle taxe portuaire. « Cette nouvelle taxe portuaire est injustifiée », dénonce-t-il.
La Direction du Port autonome d’Abidjan a annoncé dans une note d’information le 5 septembre 2024 qu’une hausse considérable de la taxe portuaire entrerait en vigueur dès le 1er septembre. Désormais, les véhicules de tourisme (environ 3 tonnes), les véhicules utilitaires (environ 5 tonnes), les camions, etc., verront leur tarif passer de 15 000 FCFA la tonne à 150 000 FCFA la tonne.
Dans un contexte économique déjà difficile, cette mesure risque d’alourdir les factures des importateurs de véhicules qui répercuteront inévitablement cette hausse sur les consommateurs. La taxe portuaire, rappelons-le, est prélevée pour financer l’utilisation des infrastructures portuaires, telles que les quais, les grues, les routes et les services de déchargement.
Une vue des infrastructures du Port autonome d’Abidjan (PAA)
Les autorités portuaires justifient cette augmentation dans le cadre d’un plan de modernisation des infrastructures du Port autonome d’Abidjan, un point stratégique pour le commerce en Afrique de l’Ouest. Cependant, Serif Tall s’interroge : « Ne risque-t-on pas de voir les importateurs se tourner vers d’autres ports plus compétitifs ? » Une baisse du trafic mettrait en difficulté les entrepreneurs locaux face à la concurrence des pays voisins qui bénéficient de taxes portuaires moins élevées.
Plus étonnant encore, le récent rapport de Bloomfield Investment sur le port d’Abidjan était très positif. Il indique que le port dispose d’une solidité financière suffisante pour faire face à ses dettes et moderniser ses infrastructures. La notation « A1 » témoigne sa capacité à rembourser ses dettes à court terme et mentionne le « bon niveau du trafic de marchandises » avec une croissance constante, atteignant 28 669 102 tonnes en 2022.
Serif Tall conclut en posant une question cruciale : « Si le port est déjà en bonne santé financière, pourquoi augmenter cette taxe de 900 % sans consultation préalable ni information en amont ? Que cache cette mesure ? »