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[Palais de Justice du Plateau] 2e épisode de l’attentat de Grand-Bassam en temps réel

Abidjan, le 7-12-22 (crocinfos.net) L’accusé à la barre cuisiné, Cissé AG  sur la journée à la plage à Grand-Basaam, le 21 février 2016, en compagnie du cerveau des attentats, Kounta Dalla. Il se souvient de certains détails et pas d’autres. Le président: « Quand ça vous arrange, vous vous souvenez. Quand ça ne vous arrangez pas, vous ne vous souvenez pas. »

Président du tribunal: Quand vous êtes allés à Bassam, avez-vous ramené de l’eau ?

Accusé: je me souviens.

Président: Venons-en au 13 mars 2016. Avez-vous appris ce qui s’est passé à Basaam?

Accusé: En 2016, j’étais dans ma boutique aux environs de 18 h et des clients m’ont informé qu’une attaque a eu lieu à Grand-Bassam.

Président: En 2016, Kounta Sidi Mohamed vous présente deux personnes que vous ne connaissez pas et vous allez à la plage. Entre le moment où vous êtes à la plage et le moment où les tueries ont eu lieu, ça faisait combien de temps vous avez été à la plage?

Accusé: Je ne peux pas dire, Monsieur le président…

Président du tribunal: Vous êtes arrivés en CIV en 2013, en 2016, vous faites la connaissance de Sidi Kounta Mohamed. Après les événements de Bassam, avez-vous revu Kounta Dalla?

Accusé: Je n’ai pas tué quelqu’un. J’ai vu Kounta Dalla trois fois, à Treichville, à Koumassi et à Grand-Bassam.

Le Procureur de la République: Est-ce que, avant aujourd’hui, on va poser des questions?

Accusé: Oui, à la PJ et puis chez le juge d’instruction Ousmane Coulibaly.

Procureur de la République: Monsieur Cissé Ag Mohamed. Le Président du Tribunal vous a demandé: « est-ce que vous connaissez Kounta Dalla »? La même question vous a été posée à la police Judiciaire et chez le juge d’instruction. Quelles réponses avez-vu données avant?

Accusé: Je ne connais pas Kounta Dalla. Je l’ai vu mais je ne connais pas. Voir et connaître, ça fait deux choses. Je l’ai vu pour la première fois à la gare de Bassam. J’ai payé ma marchandise et il voulait partir avec moi. Je lui ai dit que je n’ai pas son temps.

Procureur de la République: Donc, un parfait inconnu vous aborde et veut partir avec vous? Avant la rencontre à la gare de Bassam, aviez-vous vu Kounta Dalla?

Accusé: Deuxième fois, à la gare de Koumassi…

Procureur de la République: La troisième fois, c’était où?

Accusé: Je n’ai pas vu Kounta Dalla trois fois

Procureur de la République: Vous êtes sur? Vous avez dit au président du tribunal que vous êtes allé avec Kounta Dalla à Grand-Bassam?

Accusé: Nous sommes allés à Grand-Basaam pour nous laver, nous étions quatre avec Kounta Dalla.

Procureur de la République: Est-ce que nous sommes d’accord que vous avez vu Kounta Dalla trois fois? Parmi les quatre personnes à Bassam, Kounta Dalla était dans le groupe?

Accusé: On est allé une fois à Grand-Bassam avec Kounta Dalla. Nous étions quatre. Nous sommes allés nous laver et nous sommes revenus.

Procureur de la République: Comment étiez-vous habillés? Avez-vous nagé?

Accusé: Nous avons nagé dans la mer.

Procureur de la République: Il y a la mer à Port-Bouët. De quel côté de Bassam, avez-vous nagé?

Accusé: Je ne connais pas…

Procureur de la République: Vous êtes allés découvrir Bassam et vous ne souvenez-vous as dû lieu?

Accusé: Nous sommes allés nager, nous avons pris des photos… J’ai pris une photo avec Ibrahim…

Procureur de la République: Vous avez les photos de quels lieux? Vous n’avez pas pris de photos autour de vous? Y avait-il du monde ce jour-là?

Accusé: Je n’ai pris de photos des lieux…

Procureur de la République: Est-ce qu’il y avait de bâtiments autour de vous? Avez-vous mangé ce jour-là?

Accusé: Moi je n’ai pas mangé. Les autres, je ne sais pas.

Procureur de la République: Vous voulez dire que les autres se sont éloignés un moment?

Accusé : Moi, je ne sais pas… Monsieur le Président, je ne peux pas répondre…

Procureur de la République: Il était quelle heure quand vous êtes arrivés à Bassam ce jour-là?

Accusé: Nous sommes arrivés à 10 h. Nous avons quitté à midi…

Avocat de La Défense: Nous constatons qu’il y a des problèmes d’incompréhension. Nous demandons que les dispositions pour éviter des erreurs judiciaires. Les enjeux sont importants. Nous demandons que le tribunal nomme un interprète qui va porter serment pour traduire les propos de l’accusé. Nous suggérons, en attendant la nomination que le tribunal interroge un des accusés qui parlent mieux le français…

Procureur de la République: Je n’ai pas l’impression que l’accusé montre des signes d’incompréhension. Il a répondu aux questions en français à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction.

Avocat de La Défense: Monsieur le président, les enjeux sont majeurs. Les accusés encourent une peine de prison de 20 ans. Mes clients bénéficient de la présomption d’innocence. Le débat doit être équitable pour permettre au tribunal de prendre une décision juste. Nous ne demandons pas autre chose que ce que la loi a prévu.

Le Procureur de la République: Je suis conscient des enjeux du procès. Quand je dis que l’accusé parle français, ce n’est pas une vue de l’esprit. L’accusé parle qu’elle langue, quand il fait son commerce? Quand on pose une question et que l‘accusé n’a pas bien entendu, ce n’est pas qu’il ne comprend pas.  J’estime que l’accusé a les ressources pour répondre aux questions. Ce sont les réponses qui sont gênantes.

Audience suspendue pour 5 mn.

Propos recueillis au Palais par Fernand Dédeh

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