Abidjan, Côte d’Ivoire, 7 janvier 2025 (crocinfos.net) – Dans un monde où l’information circule à la vitesse de l’éclair, où chaque citoyen est bombardé d’articles, de tweets et de vidéos, il est plus que jamais crucial de questionner la nature même de ce que nous appelons « journalisme ».
Car, mesdames et messieurs, un journaliste qui se limite à l’information officielle n’est pas un journaliste. C’est un simple rapporteur, un passeur de notes, un écho sans âme des discours préfabriqués.
Il est, certes, tentant de se vautrer dans la facilité, de se contenter des communiqués de presse et des déclarations institutionnelles. Mais voilà : cette posture est celle de la lâcheté. Un journaliste qui se contente de relayer la voix des puissants trahit sa vocation. Il abandonne les valeurs fondamentales de curiosité, de véracité et d’intégrité. En se cantonnant aux discours officiels, il devient complice d’une désinformation insidieuse, celle qui musèle le débat public et étouffe le dissentiment.
La conformité est le poison du journalisme. En se ployant aux exigences des autorités, en évitant la controverse, ces pseudo-journalistes transforment leur plume en un instrument de propagande. Ils renoncent à l’enquête, à la recherche de la vérité, au risque d’être désagréables. Qui osera déranger l’ordre établi s’il craint pour son emploi, sa réputation, ou même sa sécurité ? Mais à quel prix ? La vérité se trouve souvent dans les interstices de la communication officielle, là où le courage fait défaut.
‘’Nous devons soutenir les journalistes qui osent s’opposer à la norme, qui s’engagent à chercher la vérité, même au prix de leur confort.’’
Le véritable journaliste, celui qui mérite ce titre, est un chercheur inflexible. Il ne se contente pas de la surface. Il creuse, questionne, remet en cause. Il sait que l’information officielle est souvent teintée d’intérêts particuliers, de manipulations, de mensonges. Il sait que la vérité est un combat, un chemin semé d’embûches. Pour chaque communiqué, il y a une histoire, pour chaque chiffre, une réalité humaine. Il doit aller là où le pouvoir craint d’être exposé, là où la voix des opprimés se heurte au silence des puissants.
Mais n’oublions pas, chers lecteurs, que nous avons tous notre part de responsabilité. Nous devons exiger mieux de nos médias. Nous devons encourager le journalisme d’investigation, celui qui ne craint pas de déranger. Nous devons soutenir les journalistes qui osent s’opposer à la norme, qui s’engagent à chercher la vérité, même au prix de leur confort. Et www.enquetemedia.info s’y emploiera davantage…
Merci à tous les lanceurs d’alerte, particulièrement Jean Christian Konan, aux journalistes d’investigation Tiémoko Antoine Assalé, Seriba Koné , Noel Konan , André Silver Konan, Alain Patrice Ahimou, Mouhamadou Soumahoro …
Membre de l’Organisation Nationale des Journaliste d’Investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI)