Abidjan, le 21 septembre 2024 (crocinfos.net) – Le siège du ministère ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité brille sous les feux de la propreté. Situé au Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, ce bâtiment majestueux de cinq étages impressionne par sa stature et son entretien impeccable. La sécurité, naturellement renforcée, ne saurait occulter la propreté des lieux, qui marque tous les visiteurs.
Ce vendredi 20 septembre, le ministre Vagondo Diomandé a présidé, depuis le cinquième étage du bâtiment, le lancement officiel du Plan Alerte Enlèvement (PAE). Ce dispositif inédit témoigne de l’engagement du gouvernement ivoirien en faveur de la protection des enfants. “Le Plan Alerte Enlèvement, en plus d’assurer une meilleure protection de nos enfants, renforcera la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme. Il s’agit d’un mécanisme de sécurité essentiel et innovant pour notre pays”, a affirmé le ministre, surnommé le Diamant du Tonkpi, en raison de son engagement sans faille pour la sécurité nationale.
Ce nouveau système repose sur une coordination rigoureuse dirigée par le Procureur de la République, chargé de déclencher l’alerte en cas de suspicion d’enlèvement. Ce dernier supervise également les enquêtes à partir de quatre critères cumulatifs qui doivent être remplis pour activer le plan : la victime doit être mineure, l’enlèvement doit être confirmé, la vie ou l’intégrité physique de la victime doit être menacée, et enfin, il doit exister des éléments concrets permettant la localisation de l’enfant ou du ravisseur.
Diomandé Vagondo, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité
Selon le procureur adjoint près le tribunal de première instance d’Abidjan, ce plan constitue “une réponse nécessaire, efficace et proactive face à la menace des enlèvements d’enfants”. En effet, les statistiques sont préoccupantes. En 2014, dix-huit cas d’enlèvements d’enfants avaient été recensés, dont quatre se sont malheureusement soldés par la mort des victimes. En revanche, les chiffres pour 2024 semblent plus encourageants, avec seulement trois cas, tous résolus grâce à l’intervention rapide des autorités compétentes.
‘’Le lancement du Plan Alerte Enlèvement marque donc un tournant majeur dans la stratégie sécuritaire de la Côte d’Ivoire.’’
Ce dispositif d’alerte s’inscrit dans une dynamique nationale visant à renforcer les capacités de réponse face à la criminalité. Les autorités comptent sur une forte coopération avec les médias et la population pour maximiser l’efficacité de ce plan. Lorsqu’une alerte est déclenchée, une large diffusion est effectuée sur les chaînes de télévision, les radios et les réseaux sociaux pour sensibiliser et mobiliser l’opinion publique.
Le lancement du Plan Alerte Enlèvement marque donc un tournant majeur dans la stratégie sécuritaire de la Côte d’Ivoire. En plus de protéger les enfants, ce plan s’attaque également à des fléaux plus larges tels que le terrorisme et la criminalité organisée. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité espère, grâce à ce nouvel outil, réduire significativement le nombre de victimes et renforcer la sécurité de la population ivoirienne dans son ensemble.
Ainsi, en alliant technologie, coopération nationale et vigilance citoyenne, la Côte d’Ivoire se dote d’un dispositif qui pourrait non seulement sauver des vies, mais aussi dissuader les criminels potentiels. Cette initiative s’inscrit dans la volonté plus large du gouvernement de bâtir une société plus sûre, où chaque citoyen, particulièrement les plus vulnérables, peut évoluer en toute tranquillité.
Tiré de la chronique de Fernand Dédeh