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Pragmatisme, efficacité ou expérience? : les temps forts du match CIV-Madagascar

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Pragmatisme, efficacité ou expérience? L’essentiel est fait. Il ne fallait pas se louper pour cette troisième journée des éliminatoires de la CAN 2021 à domicile. Deux buts à un, la Côte d’Ivoire se relance dans la poule K, maintient son rang face à Madagascar, toujours vaincu en Côte d’Ivoire. Et puis, les Éléphants ont peut-être retrouvé avec Sébastien Haller, un nouveau leader d’attaque.

Première sortie rassurante

Max Alain Gradel, 32 ans, 76 sélections, 12 buts, est après Gervinho, 33 ans, 83 sélections, auteur du premier but ivoirien au stade d’Ebimpé, buteur pour la 23e fois sous le maillot Orange, le plus capé des Ivoiriens. À la fin du match, il a expliqué au micro de FIFTV, la prestation des Éléphants. « C’est la première fois que nous jouons au stade d’Ebimpé. Je pense qu’il fallait trouver les automatismes et les repères sur le terrain. Ce qui n’a pas été facile. Et il y a eu une forte pluie qui s’est abattue sur la pelouse, elle n’est pas en très bon état, le temps que nous retrouvions, ce qui explique notre entame de match… ».

Il a raison, le milieu ivoirien. Début de match poussif. Le dispositif de l’entraîneur Patrice Beaumelle au départ, 4-3-3 avec en défense, Gbohouo Sylvain, Serge Aurier, Maxwell Cornet et une paire centrale expérimentale Deli Simon et Willy Boli. Au milieu, deux pointes basses, Serey Dié-Franck Kessié et Max Gradel dans le rôle inédit de relayeur juste derrière les trois attaquants, Gervinho à gauche, Nicolas Pépé à droite et Jonathan Kodjia au centre.

Le technicien français a été clair avec les journalistes et avec ses poulains: le plus important, dans un match, c’est l’animation. Pas le système. Et l’animation dépend des hommes et du bloc collectif. Pendant les 15 premières minutes, l’animation a fait défaut. Les Bareas ont privé les Ivoiriens de ballons. Ils construisaient patiemment à partir de leur base, puis cherchaient les couloirs. 20 min pénibles. Les Éléphants se contentaient de réagir.

L’entrée en jeu de Sébastien Haller change la donne

À la 20e, Jonathan Kodjia se blesse sur une phase offensive. Mauvaise chute. Il doit céder sa place. Sébastien Haller est appelé sur la pelouse. Le joueur de West Ham n’attend pas longtemps pour montrer sa palette. Athlétique, fonceur, ses déplacements, ses appels de balle, perturbent la défense des Bareas. Elle joue bas. Et les Éléphants s’offrent des pénétrations, Aurier et Maxwell appuient leurs couloirs, Serey Dié peut même cadrer un tir à plus de 35 m.

L’axe central ivoirien ne prend aucun risque cependant. Gbohouo Sylvain par contre doit se montrer vigilant sur un coup-franc pour garder sa cage inviolée.

Deuxième mi-temps aérée

À la sortie des vestiaires, les Éléphants montrent plus d’allant. Plus de mobilité. Il aura fallu seulement trois minutes, un contrôle de balle manqué de Nicolas Pépé et il devient passeur décisif pour Yao Kouassi Gervais. Le tir est imparable. Temps fort des Ivoiriens. Bonne phase de jeu à la 51e min. Un centre bien ajusté de Gradel au second poteau. Sébastien Haller jaillit dans le dos de la défense malgache et corse l’addition d’une tête plongeante. Sur ce but, le néo-Éléphant a montré un potentiel fort et un sens de buteur. Il s’installe définitivement dans le groupe Ivoire.

Le retour des Bareas

Les Ivoiriens n’ont pas célébré longtemps le but de Sébastien Haller. Paulin Vaovy dans un numéro de grande classe, s’est autorisé un crochet intérieur sur Serge Aurier dans la surface de réparation et un enchaînement qui laisse Gbohouo Sylvain sans réaction. (61e min). Les Malgaches ont eu l’occasion de revenir au score mais pour eux, l’histoire s’est répétée. Ils ont toujours perdu à Abidjan. Et c’est même une petite révolution et évolution pour eux: ils ont pour la première fois, marqué face à la Côte d’Ivoire. 2-1 au coup de sifflet final.

Les deux équipes se retrouvent pour la quatrième journée, le 17 novembre 2020 à Antananarivo. Madagascar, leader avec 6 points + 4, la Côte d’Ivoire 6 points + 1 en attendant Éthiopie-Niger, sont en tête de classement.

Encadré

Côte d’Ivoire-Madagascar: Les journalistes de Sport dans un maquis…

C’est inédit. Les choses des Sport, le jour de match des Éléphants, regroupés dans un bar où maquis, au Deux Plateaux. Pendant que la tribune de presse est vide au stade olympique d’Ebimpé. Ils ont cependant vécu le match intensément comme s’ils étaient au stade. Ils ont repris l’hymne national en cœur, tremblé quand les malgaches se montraient menaçante, exulté, se sont fait des accolades quand Gervinho puis Sébastien Haller ont marqué, accusé le sélectionneur national de traîner à faire les remplacements… Bonne ambiance entre frustrés du stade olympique d’Ebimpé.

En réalité, la Fédération ivoirienne de football a mal compris et mal géré la circulaire CAF, expliquant le nouveau protocole lié aux mesures contre la Covid19. La CAF dicte les dispositions pratiques mais laisse l’initiative au pays organisateur, en fonction de son potentiel, de prendre les dispositions. La FIF a choisi d’autoriser seulement deux cent (200) places au stade. Elle aurait pu en réserver davantage en prenant les dispositions sanitaires idoines. Les journalistes de Sport auraient au moins pu bénéficier d’une quinzaine ou vingtaine de cartons d’invitation. Ils sont les acteurs qui vivent au quotidien, les réalités du football. La presse était réduite à la portion congrue. Et des invités dits VIP étaient dans les loges. Certains ont même reçu des cartons mais ne sont pas allés au stade. Bon, comme toujours, le copinage quoi!

Après, on s’installe pour attendre les comptes rendus, reportages et commentaires des journalistes.

Pas grave! L’ambiance était super sympa au Parc… Les journalistes ont su et reconstituer l’ambiance du stade. La Covid19 n’arrête pas la passion. Les arrangements entre petits copains aussi!

Par Fernand Dédeh

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