[Présidence de FIF] Sidy Diallo ne veut pas partir (Par Fernand Dédêh Tagro)

[Présidence de FIF] Sidy Diallo ne veut pas partir (Par Fernand Dédêh Tagro)

-Il y a 5 ans, il tenait le même langage

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Le président de la fédération ivoirienne de football a annoncé sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat. Il l’avait annoncé aux membres du comité exécutif, au cours d’une réunion le mercredi 12 février 2020 pour raisons familiales, lassitude, ses affaires qui périclitent (des travailleurs mis en chômage technique). Il s’est par ailleurs réjoui de son bilan à la tête de l’institution avec ses trophées à la CAN U17 (2013) et CAN seniors (2015).

Partir sans partir…

Sidy Diallo avait, exprimé la même volonté de départ en 2015. « J’avais dit que ça ne m’intéressait plus de continuer. Puis, j’ai dû revenir sur ma décision… ».
À la vérité, depuis plusieurs mois, le patron de la FIF réfléchit sur son avenir. « Si je ne m’aligne pas, je soutiendrai la candidat de mon premier vice-président, Sory Diabaté. Ceux qui se manifestent, le font parce que nous avons amélioré nos relations avec la FIFA. Elle va bientôt mettre à la disposition de la FIF, les fonds nécessaires à son fonctionnement. On ne peut pas les laisser aux mains des candidats qui annoncent leurs intentions et ils sont nombreux », disait-il en privé.
Après la réunion du 12 février 2020, Sidy Diallo invite les présidents de clubs à une rencontre d’informations le 29 février 2020. Une assemblée générale qui ne dit pas son nom. Selon des indiscrétions, les dirigeants de club vont lui rendre hommage pour son action à la tête de la FIF. Un hommage qui peut très bien se transformer en une sollicitation populaire pour… un troisième mandat.
En ce moment-là, il pourra dire comme son pépé Houphouët-Boigny, « Je voulais me reposer, mais pour les jeunes, pour le football, je continue… ». Le tour est vite joué…

Sory Diabaté, convergence de toutes les colères

Sory Diabaté, l’homme-pivot de la fédération ivoirienne de football. Il est à lui tout seul, le centre de la FIF. Vice-président de la fédération, président de la ligue professionnelle, il concentre sur lui, toutes les colères des dirigeants de clubs qui l’accusent de tout accaparer à la FIF en plaçant parents et amis aux postes stratégiques. Il a su encaisser les coups, éviter les plus violents, en donner très souvent. Si l’empire Sidy Diallo a résisté à la bourrasque, c’est en partie grâce à lui.

Bilan de Sidy Diallo

On pourra tout reprocher à l’enfant de Djékanou, mais force est de constater qu’il a tenu la grande partie de ses promesses de campagne. Il avait promis d’augmenter la subvention des clubs à 50 millions en 2011, il en est aujourd’hui à 75 millions au bas mot. Il avait promis de médiatiser la ligue 1, il le fait bien avec son partenaire et la télévision nationale, la ligue 2 est même dans le package. Il avait promis une autre Coupe d’Afrique des Nations à la Côte d’Ivoire après celle de 1992 (il était à l’époque manager de l’équipe nationale), il en a eues deux, avec les Cadets et les Seniors. Il avait annoncé deux stades à pelouses synthétiques, l’un à Yopougon, l’autre à Abobo, il les a livrés avec les projets FIFA. Le stade Robert Champroux et le Parc des Sports de Treichville sont éclairés aujourd’hui, grâce aux projets FIFA et pendant sa gouvernance…

Les plaies de Sidy Diallo…

Les faiblesses majeures du patron de la maison de verre de Treichville sont à trouver dans sa communication et ses relations crasseuses avec plusieurs acteurs du football, les dirigeants de la CAF et ceux de la FIFA, les partenaires économiques et sponsors, son rapport à la presse…
Tensions permanentes qui ont réduit son champ d’action et qui l’ont lessivé! Un homme du silence à la tête d’une institution sur médiatisée. Contraste! Il choisit alors de faire le dos rond ou de laisser son premier vice-président aller au combat.

Dernier coup populiste…

Le dernier coup de trafalgar qu’il fait à la fin de son deuxième mandat, se séparer du sélectionneur national est à regarder sous l’angle populiste.
Kamara Ibrahima était un entraîneur par défaut à la tête des Éléphants. Il a réussi à qualifier l’équipe nationale pour la CAN2019, peut-être même, à la surprise de ses employeurs. Au Caire, expiant des prestations médiocres des Éléphants après les deux premiers matches, les dirigeants fédéraux ont voulu le recadrer. « C’est moi l’entraîneur. Je connais mes joueurs. Je sais ce que je fais… », avait-il coupé, sec!
L’élimination en quart de finale de la CAN, après un excellent match face à l’Algérie lui avait donné du répit. Les deux rencontres post-CAN, notamment la défaite face à l’Ethiopie, particulièrement les conditions de préparation du match et de voyage ont été jugées catastrophiques. « L’entraîneur en fait à sa tête. Il porte l’entière responsabilité de la défaite en Éthiopie. »

Les dirigeants ne décoléraient pas. Ils ont fini par avoir sa tête! Son successeur sera désigné par le président de la fédération ivoirienne sans appel à candidatures. Les délais sont bien courts. Madagascar est sur la colline…

NB : le tire est de la rédaction


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