Le deuxième tour de la présidentielle opposant George Weah (‘’Mister Georges’’) à Joseph Boakai s’est déroulé dans le calme. Les projecteurs restent braqués sur Georges Oppong Weah dont les premiers sondages donnent vainqueur en attendant que les résultats soient connus dans plusieurs jours.
« C’est avec une profonde émotion que je remercie les libériens de m’avoir donné leurs votes aujourd’hui. L’espoir est immense. » C’est en ces termes que le seul ballon d’or africain, Georges Oppong Weah, s’est exprimé le 26 décembre 2017, dans un tweet.
‘’Mister Georges’’, arrivé en tête du premier tour avec 38,4 % des voix, a réuni des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade du Libéria à la clôture de la campagne. « Le peuple libérien a clairement fait son choix hier et ensemble, nous sommes confiants quant à l’issue du processus électoral », a ajouté le candidat de 51 ans.
En attendant les résultats officiels dans quelques jours, les premiers sondages donnent le seul Ballon d’or africain adulé dans son pays, ‘’Mister George’’, largement favori. Il aurait gagné les élections dans 13 comtés sur 15, pendant que son adversaire Joseph Boakai, 73 ans, n’a gagné que dans 2 comtés. Autant affirmer que le Ballon d’or a confirmé et a même renforcé sa position de leader du premier tour.
Joseph Boakai, 73 ans, son adversaire au second tour a été accueilli sobrement dans son bureau de vote de la capitale le dernier jour de campagne. « Nous allons gagner ! Parce que le peuple croit en nous et sait que nous sommes les meilleurs », a-t-il déclaré après avoir déposé son bulletin.
Ses partisans lui reconnaissent ses années d’expérience dans la politique, alors qu’on a souvent reproché à son adversaire son absentéisme au Sénat et son manque d’éducation. « Je suis fan de Weah, évidemment. Il est notre idole à tous. Mais je ne veux pas voter par admiration. Je veux voter pour la situation économique », explique un père de famille, soutien de Joseph Boakai au confrère Le Monde Afrique.
Le nom du successeur d’Ellen Johnson Sirleaf ne sera connu que dans quelques jours, le dépouillement manuel des votes des 5 390 bureaux électoraux et le mauvais état des routes ne permettant pas un processus plus rapide. Mais, déjà, cette élection marque un tournant dans l’histoire du Liberia. Car ni George Weah ni Joseph Boakai n’appartiennent à cette élite américano-libérienne issue d’esclaves affranchis, qui a dominé le pays depuis sa création.
Si les sondages venaient à se concrétiser, l’on pourra affirmer que le pouvoir se rajeunit à deux pas de la Côte d’Ivoire. Avec une icône exemplaire, un rassembleur d’homme qui a su maintenir son public footballistique de ses années de gloire.
Sériba Koné