À peine investi le samedi 22 août 2020, Alassane Dramane Ouattara a déposé son dossier de candidature le lundi 24, aux pas de course.
Candidat, comme Laurent Gbagbo en 2010, ‘’Pour la Côte d’Ivoire’’, il entonne la chanson des ‘’Communicateurs bénévoles pour Gbagbo’’ mise, en 2010, en chanson par Wédji Ped: ‘’Tako kélé’’ ou ‘’Un coup K.O’’.
En 2010, tout le monde ou presque s’est convaincu que Laurent Gbagbo ne pouvait battre, au second tour de la présidentielle du 28 novembre, Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié réunis au RHDP. En 2020, Ouattara est seul contre tous.
Tous ses alliés, Bédié, Anaky Kobenan et Mabri Toikeusse qui ont fondé avec lui la coalition politique, l’ont abandonné et le RHDP se résume essentiellement au RDR, son parti dont il demeure le président d’honneur. Mais, il est très confiant et jure de l’emporter au premier tour, le 31 octobre 2020.
En effet, Ouattara mène un combat sur plusieurs fronts pour établir le record de longévité de Félix Houphouët-Boigny à la tête de l’État:
- Il a réussi, mieux que Gbagbo, à fragiliser tous les partis politiques dont certains, comme le FPI, le PIT ou le MFA, sont divisés en blocs antagonistes ;
- Il maintient un climat de terreur. Les condamnations expéditives succèdent aux arrestations tous azimuts. Résultat, des milliers d’Ivoiriens, partisans de Gbagbo, demeurent en exil depuis dix ans.
De plus, les manifestations, interdites à l’opposition et réprimées avec l’aide de supplétifs comme les Microbes, sont autorisées et encadrées pour les militants du pouvoir ;
- Il viole la loi. En plus de la Constitution dont il est le garant, il piétine les arrêts de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
De ce fait, la CEI n’a subi aucune réforme comme exigée et reste caporalisée par le pouvoir. Car, comme l’a dit Joseph Staline, ‘’ce qui compte, ce n’est pas le vote; c’est celui qui compte les votes’’.
Mieux, Soro Guillaume reste en exil et ses partisans, arrêtés en décembre 2019, embastillés.
Quant à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, acquittés de toutes les charges à la CPI, ils sont persona non grata. Les documents administratifs, comme le passeport, leur sont refusés et ne peuvent revenir au pays. Cerise sur le gâteau, leurs noms ont été rayés des listes électorales.
La présidentielle apparaît ainsi viciée. Et Ouattara, satisfait de son travail de sape, peut narguer ses opposants.
Or, tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse.
F.M. Bally