Bouaké, le 20 septembre 2024 (crocinfos.net) – La formation sanitaire urbaine de Djezoukouamékro, dans la commune de Bouaké, a accueilli la 22e journée dédiée à la prévention du suicide le 14 septembre 2024. Cet événement, organisé par l’ONG Mindful Change Foundation (MCF-CI), a rassemblé un ensemble de professionnels et d’acteurs sociaux concernés par la montée alarmante des cas de suicide. L’objectif était clair : sensibiliser le grand public et ouvrir un dialogue autour des causes et des moyens de prévention de ce fléau silencieux.
Les experts en santé mentale présents ont animé diverses interventions, abordant les causes profondes du suicide. Ils ont souligné des facteurs de risque majeurs tels que la dépression, l’isolement social, ainsi que les difficultés économiques, tout en insistant sur l’importance d’une approche préventive et collective. Selon eux, la détection précoce des signes de détresse émotionnelle est essentielle pour éviter de tragiques issues.
La photo de famille lors de la prévention du suicide à Bouaké. Ph.M’B.K.
Dr. Koffi Danmaukan D., psychiatre, a pris la parole pour sensibiliser le public sur les signes avant-coureurs du suicide. « Il est impératif de rester attentif aux changements de comportement et aux signes de détresse émotionnelle chez nos proches », a-t-il affirmé, insistant sur le rôle crucial de la famille et des amis dans la détection des pensées suicidaires.
De son côté, Dr. Koua Aka, sociologue, a mis en avant les dimensions sociales et culturelles qui contribuent au suicide. Selon lui, la stigmatisation des problèmes de santé mentale dans certaines communautés accentue les risques. « Une société qui marginalise ceux qui souffrent de troubles mentaux accroît leur isolement, ce qui peut aggraver les comportements suicidaires », a-t-il expliqué, plaidant pour une approche globale et inclusive dans la lutte contre ce phénomène.
Les participants ont pu échanger lors de séances de questions-réponses, approfondissant leur compréhension des enjeux liés à la prévention du suicide. Certains ont partagé leurs expériences personnelles avec beaucoup d’émotion, brisant ainsi le silence autour d’un sujet encore trop souvent tabou.
Dr. Koné Safietou et Kassi Barbara, deux psychologues, ont, quant à elles, insisté sur l’importance de l’éducation et de la sensibilisation. Elles ont rappelé que la reconnaissance des signes avant-coureurs de la détresse mentale peut réellement faire la différence dans le sauvetage de vies. Selon elles, chaque citoyen a un rôle à jouer dans cette bataille contre le suicide.
Cette journée de sensibilisation à Bouaké s’inscrit dans un cadre plus large de mobilisation contre la stigmatisation liée aux troubles mentaux. MCF-CI et ses partenaires espèrent, par ces initiatives, favoriser une société plus solidaire et inclusive, où chacun pourrait recevoir l’aide nécessaire en cas de détresse psychologique.
Pour Mindful Change Foundation, cette 22e journée est avant tout un appel à l’action. L’ONG invite chaque citoyen à s’engager activement dans la prévention du suicide et à bâtir des ponts de solidarité dans la lutte contre cette crise silencieuse qui continue de dévaster des familles entières.
François M’BRA II, correspondant régional