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[Promesses brisées] Les secrétaires départementaux du Rhdp frustrés et abandonnés

Les préfets du Rhdp souhaitent être rétablis dans leur droit pour mieux effectuer leurs missions. À titre d'illustration

-Un proche du Directoire réagit

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 26-5-2024 (crocinfos.net)—Le 12 septembre 2022, lors de l’investiture des 350 secrétaires départementaux du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp) à Abidjan, Alassane Ouattara les avait qualifiés de « préfets ». Plus d’un an plus tard, ces élus locaux dénoncent les promesses non tenues et s’interrogent sur leur avenir, alors que de nouvelles coordinations sont instaurées et des nominations sont faites dans les 31 régions, les 13 communes d’Abidjan et d’autres localités importantes. Malgré les cautions déposées auprès du directoire du parti pour se porter candidats, ils se sentent abandonnés.

En juillet 2022, dans le cadre de sa restructuration, le Rhdp a organisé l’élection des secrétaires départementaux sur l’ensemble du territoire. Une caution initiale de 500 000 FCFA, assortie de plusieurs dossiers, avait été exigée. Face à la grogne des candidats, cette caution fut réduite à 200 000 FCFA, mais les exigences documentaires restaient lourdes. Finalement, 350 secrétaires départementaux furent élus, malgré des heurts ayant causé des pertes en vies humaines.

Une mission délicate et des sacrifices personnels

Le directoire du Rhdp leur a confié la délicate mission d’animer la base du parti. Une de leurs principales tâches était l’enrôlement des militants dans les bases de données du parti, appelées e-militant. Certains secrétaires ont même dû vendre leurs plantations de cacao pour répondre aux exigences du

Photo d’archives. À titre d’illustration

Secrétariat national en charge de l’organisation, de l’implantation et des adhésions (Snoia), qui surveillait de près cette activité.

Après deux années d’activité intense, et à moins de deux ans de la présidentielle de 2025, les secrétaires départementaux espéraient un renforcement de leurs capacités en matériel roulant, informatique et numéraire. Cependant, selon nos sources, ce sont les coordinateurs régionaux nouvellement nommés qui bénéficient des fonds collectés lors de la campagne de juillet 2022, laissant les secrétaires départementaux se sentir trahis.

Frustration et abandon

La frustration grandit parmi les secrétaires départementaux. Tant, ils ont versé 200 000 FCFA de caution pour être candidats, et ensuite élus. Les coordinateurs régionaux, placés comme leurs supérieurs, exacerbent ce sentiment d’abandon.

Malgré leur engagement, les secrétaires départementaux continuent d’espérer des changements. Sur les 350 secrétaires généraux, moins de 25 % disposent de moyens financiers viables. Ils appellent la direction du parti à prêter une attention accrue et particulière à leur situation.

Un secrétaire départemental, s’exprimant anonymement, a déclaré : « Depuis notre investiture par le Président, aucun moyen, même un seul centime, ne nous a été donné pour travailler sur le terrain. Même pour l’enregistrement des militants, chacun se débrouille lui-même pour faire le e-militant. Aucun moyen financier, ni matériel roulant ne nous a été fourni. »

Une crise interne qui menace le Rhdp

Les secrétaires départementaux du RHDP se sentent abandonnés et trahis par la direction de leur parti. Les promesses faites lors de leur investiture restent lettre morte, et ils peinent à accomplir leurs missions sans le soutien nécessaire. La crise au sein du RHDP continue de croître.

Approché, une source proche du directoire du parti, souhaitant garder l’anonymat, a précisé que ces questions sont gérées en interne au sein du parti. Selon lui, « la restructuration du parti continue, et les secrétaires départementaux sont effectivement les ‘’préfets’’ de leurs différentes localités. Dans une organisation, il faut un chef, raison pour laquelle il y a eu la nomination des coordonnateurs régionaux afin de mieux coordonner tout. »

Notre source révèle que dans le Hambol, par exemple, les personnalités, élus et cadres ont décidé de prendre en charge les secrétaires départementaux. Ils ont mis en place un fonds financier pour les soutenir. « Je ne sais pas comment cela se passe dans les autres régions », insiste-t-il.

Au niveau du Rhdp, il rappelle que cela a existé précédemment, mais les moyens disponibles ont été détournés. C’est pourquoi, il y a ces restructurations. Il rassure, sans convaincre totalement, que « comme on va à la présidentielle, avec les nominations des nouveaux coordonnateurs principaux et leurs adjoints, les choses devraient être mises en place ».

Le parti a une réunion prévue le 27 mai, qui sera l’occasion de peaufiner tous ces aspects. Cependant, il insiste que ce sont des questions internes au parti qui ne sont pas annoncées publiquement.

Des promesses à honorer

Cependant, la question de fond demeure. Des promesses ont été faites par le président Alassane Ouattara lui-même à ces secrétaires départementaux qu’il qualifie de « préfets ». Plus d’un an après, aucun moyen de locomotion, ni le moindre carburant, n’a été fourni à ces élus de base qui ont payé des cautions, contrairement à leurs prédécesseurs sous d’autres appellations. Que se passe-t-il réellement ? La réponse à cette question pourrait déterminer la stabilité et la cohésion du RHDP à l’approche des élections présidentielles de 2025.

Kpan Charles

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