[Putsch au Niger : La junte militaire ‘’Tigre en papier’’ déstabilisée par des divisions internes et la pression internationale (Analyse)
Dans leur récit du 28 juillet 2023, les journalistes de Africa Intelligence dévoilent les divisions internes qui fragilisent la junte militaire au Niger suite au putsch du général Abdourahmane Tchiani. La pression internationale s'intensifie alors que le CNSP lutte pour maintenir son unité.
Abidjan, le 31 juillet 2023 (croinfos.net) Le putsch au Niger orchestré par le général Abdourahmane Tchiani est au cœur d’une crise politique et militaire profonde, comme le révèlent les journalistes Paul Deutschmann et Joan Tilouine de Africa Intelligence dans leur publication du 28 juillet 2023. Malgré les discours de fermeté envers la communauté internationale, les partenaires au développement et les organisations sous-régionales, la junte militaire semble être un “Tigre en papier”, selon l’expression d’un artiste. Les ralliements obtenus de force se mêlent à des promesses de postes à responsabilité, laissant entrevoir une unité fragile et des divisions internes au sein du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP).
L’article souligne que la junte militaire, tout en affichant une façade solidaire, cache en réalité des dissensions internes. Des militaires ralliés de force et attirés par des promesses de postes clés semblent prêts à se retourner contre le CNSP. Cette situation suscite des craintes pour la stabilité du pouvoir nouvellement établi.
La communauté internationale suit de près l’évolution de la crise au Niger. Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Océanie, est en contact constant avec le chef de l’État nigérien, Mohamed Bazoum, depuis le coup d’État du 26 juillet. La France et les États-Unis, alliés stratégiques de Niamey au Sahel, affichent leur fermeté envers la junte et ne reconnaissent pas d’autorité concurrente à celle du président Bazoum.
Mahamadou Issoufou, ancien chef de l’État nigérien, malgré l’échec de sa médiation, est toujours considéré par Paris et Washington comme l’une des personnalités capables de décrisper la situation et de permettre la libération de Mohamed Bazoum. Le président français s’est entretenu discrètement avec Issoufou pour le soutenir dans ses efforts envers les officiers putschistes.
‘’Toutefois, des tensions subsistent au sein de la junte, notamment entre le général Abdourahmane Tchiani et d’autres gradés influents tels que le général Salifou Modi et le colonel-major Djibrilla Hima Hamidou.’’
En marge de cette crise, les contacts entre les chefs d’État pro-occidentaux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se multiplient. Bola Ahmed Tinubu, à la tête de l’organisation régionale, est en communication avec des dirigeants tels que la vice-présidente américaine Kamala Harris. Toutefois, des tensions subsistent au sein de la junte, notamment entre le général Abdourahmane Tchiani et d’autres gradés influents tels que le général Salifou Modi et le colonel-major Djibrilla Hima Hamidou.
Face à la fragilité du CNSP et aux divisions internes, la Cedeao envisage des sanctions à l’encontre des officiers putschistes lors de son sommet extraordinaire prévu au Nigeria du 30 juillet. Cette situation met la junte sous pression et soulève des interrogations quant à sa stabilité à long terme.
La crise politique au Niger suite au putsch du général Abdourahmane Tchiani révèle une junte militaire fragile et divisée. Les ralliements obtenus de force et les promesses de postes clés ne garantissent pas une unité durable. La pression internationale s’intensifie, les partenaires régionaux et occidentaux cherchant à dénouer la situation délicate.
La stabilité du pouvoir des putschistes au Niger reste incertaine, et le pays est confronté à un avenir politique complexe et délicat.
KPAN CHARLES
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