En République démocratique du Congo (RDC), une marche de civils burundais a été violemment réprimée par les forces de sécurité congolaises. Selon un bilan de source onusienne, il y a au moins 32 morts – 31 civils et un militaire – ainsi que des dizaines de blessés rapporte RFI. Les autorités du Sud-Kivu parlent, quant à elles, ce samedi 16 septembre, de 34 morts. Ceux qui sont présentés comme des demandeurs d’asile protestaient contre l’arrestation et le rapatriement forcé de quatre des leurs, alors que la crise politique fait toujours rage au Burundi.
Des dizaines de corps sont alignés, ce samedi matin, devant la base temporaire de la Monusco, à Kamanyola, où sont réfugiés des milliers de civils. Selon le gouvernement provincial, le bilan est de 34 morts. Dans le détail, selon des témoins, il s’agit de 32 Burundais dont 15 femmes, un chauffeur rwandais et un militaire congolais. Quant au nombre de blessés, il varie de 80 à 120, selon les sources, révèle toujours RFI .Vendredi, c’est aux environs de 15h / 16h00, heure locale, que la situation a dégénéré. Les demandeurs d’asile disaient prier, la bible à la main, quand ils ont été dispersés, une première fois, par la police, à balles réelles, puis par l’armée. Eux, qui disent avoir déjà fui des persécutions au Burundi: ce seraient les membres d’une secte religieuse de la prophétesse Zebiya dont une procession avait été réprimée dans le sang, en 2013. Une source militaire congolaise soulignait, vendredi soir, qu’un cachot de l’Agence nationale des renseignements (ANR) avait été attaqué par les Burundais, après l’extradition, au Burundi, de quatre civils officiellement en possession d’armes blanches. C’est cette violence qui expliquerait la brutalité de la répression. Au lendemain du drame de Kamanyola, les demandeurs d’asile, comme les présente le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), disent, eux, ne pas comprendre les raisons d’une telle violence. « La Monusco sait. Cela s’est passé à moins d’un kilomètre de leur base. Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas intervenus », confiait l’un d’eux, ce samedi matin, à RFI. Des Burundais reconnaissants, tout de même, de la protection offerte, ce samedi, par les Casques bleus pakistanais. La première réaction officielle nous vient du Burundi. Le ministre burundais des Affaires étrangères demande à la RDC et à l’ONU d’enquêter sur les circonstances de la mort de leurs ressortissants. L’ONU a d’ores et déjà précisé qu’une enquête était en cours.
Nous estimons, étant donné que cet incident s’est déroulé sur le territoire congolais, que le gouvernement de la RDC a une responsabilité internationale de pouvoir enquêter et clarifier les circonstances dans lesquelles ces Burundais ont trouvé la mort
EKB avec RFI