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Rebelle, il fallait le laisser comme ça (Simple avis Par Pascal Kouassi)

Vous auriez dû faire comme l’autre. Car un rebelle est un rebelle, difficile à apprivoiser et à dompter. Un vrai rebelle n’est pas un sénateur 1 qui, à la moindre injonction, va demander protection du défunt en se sanglant dans un pagne d’obsèques vieux de plus d’un quart de siècle et la bénédiction de ses parents. Le rebelle, lui, quand il se sent intimider, réunit ses parents pour leur dire de ne pas avoir peur car lui-même est un garçon. Il menace lui aussi à travers ses proverbes dont il a lui seul le secret. « Celui qui a habillé le masque dans la forêt ne peut pas avoir peur de lui sur la place publique ». Ou encore « si vous mangez les fruits de l’arbre, ne soyez pas ingrats, remerciez le vent ».

‘’Le rebelle, lui, quand il se sent intimider, réunit ses parents pour leur dire de ne pas avoir peur car lui-même est un garçon.’’

Alors, vous auriez dû faire comme votre prédécesseur. Le prédécesseur avait son rebelle (lui, sans arme). Pour lui et pour géopolitique, le PR a pactisé avec son frère rival et obtenu ses 14 élus pour pouvoir contrôler le parlement.
Une fois au perchoir, Cool est devenu plus que rebelle. D’abord, après les premières séances et plénières, il a abandonné le perchoir à Marthe. Puis, il s’est lancé dans les critiques et autres dénonciations acerbes du comportement de ses amis socialistes qu’il dit ne plus reconnaître. Un matin, il se réveille et déclare : « Je ne sais pas pourquoi des personnalités se promènent encore dans les supermarchés avec des kalashnikovs derrière elles.» Un autre matin, il se lève et dit que le socialisme qu’ils avaient conçu depuis Dabou a été dévoyé et fracasse : « 70% des Ivoiriens ont un repas par jour alors que… »
Cool, à l’époque numéro 2 de la Côte d’Ivoire (les Kablan n’étant pas encore conçus), se rebelle aussi contre ses propres rang, grade et qualité; il se lève, se met au volant de sa voiture, abandonnant gardes du corps, va faire ses emplettes dans les marchés, achète son choucaya et rentre. Il respecte au passage, tous les feux tricolores. Le PR L.G., interpellé sur les agissements de son numéro 2, prend cela en fair-play : « Cool est comme ça ô, laisse-le. Au cours des réunions s’il ne “dégamme pas”, c’est que la réunion n’est pas encore terminée. »

‘’Vous, si vous aviez laissé le vôtre comme ça, si vous ne vous étiez pas empressés de lui prendre le tabouret, vous ne seriez pas en train de chercher des produits désinfectants et déodorants dans toutes les boutiques pour essuyer ses traces et chasser son odeur des lieux où il passe.’’

Vous, si vous aviez laissé le vôtre comme ça, si vous ne vous étiez pas empressés de lui prendre le tabouret, vous ne seriez pas en train de chercher des produits désinfectants et déodorants dans toutes les boutiques pour essuyer ses traces et chasser son odeur des lieux où il passe.

‘’Vous auriez dû laisser le rebelle comme ça au lieu de vous fondre en railleries de tout genre en lui demandant, par exemple, d’aller faire un stage auprès de celui qui n’a jamais eu non plus de numéro matricule( ça vous a échappé peut-être, emportés par votre verve et les logorrhées).’’

Quand il reviendra, on donnera notre argent au club d’anciens perturbateurs de cours à l’université, mis sur pied il y a quelques mois à la Fondation FHB, pour aller laver ses traces en Espagne, désinfecter les hôtels où il a séjourné et les lieux de ses réunions. Un rebelle reste un rebelle. Souvenez-vous de celui d’Angola. On lui a taillé sur mesure un poste de vice-président, il n’est pas venu l’occuper et un jour il a été zigouillé comme un bandit de grand chemin. Ceux d’un pays de l’Amérique latine, revenus dans la République, menacent pour un “oui” ou un “non” de retourner au maquis.

Vous auriez dû laisser le rebelle comme ça au lieu de vous fondre en railleries de tout genre en lui demandant, par exemple, d’aller faire un stage auprès de celui qui n’a jamais eu non plus de numéro matricule( ça vous a échappé peut-être, emportés par votre verve et les logorrhées).

Le rebelle est différent de l’imbécile. À n’importe quel âge, on peut demeurer rebelle. Il faut alors se montrer conciliant quand on en a.

 

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