Abidjan, le 4 novembre 2024 (crocinfos.net) – La réforme des droits d’accise sur le tabac inscrite dans la loi de finances 2025 de Côte d’Ivoire suscite une vive inquiétude chez les acteurs économiques et sécuritaires. Cette mesure prévoit un relèvement important des taxes sur le tabac, passant de 49 % à 70 %, accompagné d’un doublement de la base imposable, entraînant une augmentation des prix de détail de 1500 à 2000 FCFA par paquet. Si l’objectif du gouvernement est de maximiser les recettes fiscales, de nombreux experts réduisent les conséquences dévastatrices.
L’augmentation brutale de la fiscalité pourrait mettre à mal la seule industrie du tabac locale, avec le risque de fermeture de l’usine et la perte de milliers d’emplois directs et indirects. Les petites entreprises de la chaîne d’approvisionnement seraient, elles aussi, lourdement affectées, sans compter l’impact sur les familles dépendant de ce secteur pour leur subsistance. La capacité du secteur à résister à une telle hausse reste incertaine, renforçant les craintes d’une crise économique.
Une menace pour la sécurité nationale
L’augmentation des prix positionnerait la Côte d’Ivoire parmi les pays les plus chers en Afrique de l’Ouest pour les produits du tabac, rendant ainsi le commerce illicite de cigarettes pratiquement inévitable. Des pays comme les Philippines et la Malaisie ont démontré que de telles hausses de prix alimentent la contrebande, qui peuvent représenter jusqu’à 60 % des ventes. Dans le contexte régional de tensions sécuritaires (Burkina Faso, Mali, Niger), l’essor du commerce illicite pourrait exacerber la criminalité, renforçant les réseaux illégaux et compromettant la stabilité.
Alors que le gouvernement ivoirien vise à réduire la consommation de tabac et à augmenter ses recettes, la méthode appliquée suscite des inquiétudes. Une approche plus graduelle, accompagnée de mesures contre le commerce illicite, pourrait atténuer les impacts négatifs.
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