Abidjan, Côte d’Ivoire, le 29-3-2024 (crocinfos.net)—Long retard. Le président sortant, Macky Sall, a sacrifié, ce jeudi 28 mars 2024 au Palais présidentiel, à une belle tradition bien sénégalaise : avant la fin officielle de son mandat prévu le 2 avril, il a reçu son successeur, Bassirou Diomaye Faye, vainqueur de l’élection présidentielle du dimanche 24 mars, au premier tour.
‘’La Côte d’Ivoire livre un visage hideux dans la compétition électorale à tous les scrutins. Même pour les élections locales, les urnes sont cassées ou emportées….’’
Pareille scène n’a jamais été vécue en Côte d’Ivoire depuis son indépendance en 1960. Ici, tout commence et se termine toujours dans les boycotts actifs, la violence physique, les contestations des résultats, les chasses à l’homme et les morts.
La Côte d’Ivoire livre un visage hideux dans la compétition électorale à tous les scrutins. Même pour les élections locales, les urnes sont cassées ou emportées et l’on assiste à des batailles rangées entre les électeurs et des destructions de biens, à cause essentiellement d’un écosystème dans lequel le processus électoral est vicié et pris en otage par le pouvoir en place.
Le pays est resté figé dans un jeu politique coagulé. Et non seulement, il accuse un long retard, mais tarde à changer de logiciel. Cette courtoise et républicaine rencontre sénégalaise, pleine de symboles, doit donc interpeller les dirigeants, les leaders politiques et la population de Côte d’Ivoire.
Après avoir chaleureusement félicité les acteurs du “Pays de la teranga” pour cette mémorable partition, la classe politique et les militants se trouvent invités à se mettre désormais au diapason et à jour afin d’éviter au pays les honteuses et chroniques crises pré- et post-électorales, qui le minent.
Par F. M. Bally