[Révélations accablantes] La junte militaire au Burkina Faso sous feu des critiques de HRW et du Global Terrorism Index 2024
Un rapport de HRW pointe du doigt les exactions de l'armée burkinabè, tandis que le Global Terrorism Index 2024 révèle l'ampleur du terrorisme au Burkina Faso. Des médias sanctionnés pour avoir rapporté les faits.
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 26-4-2024 (crocinfos.net)—Un récent rapport conjoint de Human Rights Watch (HRW) et du Global Terrorism Index 2024 met en lumière les actions controversées de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso. HRW accuse l’armée de graves “exactions” sur des civils, tandis que le Global Terrorism Index révèle que près du quart des décès liés au terrorisme dans le monde ont lieu dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Les autorités militaires burkinabè ont réagi de manière hostile envers les médias ayant relayé ces informations, allant jusqu’à suspendre les activités de la BBC et de Voice of America (VOA) pour deux semaines dans le pays. Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a justifié cette décision par la diffusion d’un article accusant l’armée burkinabè de violences contre les populations civiles.
Selon le rapport de HRW, les forces armées burkinabè ont été impliquées dans des exécutions sommaires ayant coûté la vie à au moins 223 civils, dont 56 enfants, lors de deux attaques dans le nord du pays en février 2024.
‘’Le régime en place, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis un coup d’État en 2022, a adopté une stratégie offensive contre les groupes jihadistes opérant sur son territoire, au prix de nombreuses pertes civiles selon les organisations de défense des droits de l’homme.’’
La directrice exécutive de HRW, Tirana Hassan, souligne que ces événements s’inscrivent dans une série de tueries de civils perpétrées par l’armée burkinabè dans le cadre de ses opérations de lutte contre l’insurrection jihadiste. Elle appelle à une intervention internationale pour enquêter sur d’éventuels crimes contre l’humanité.
Le régime en place, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré depuis un coup d’État en 2022, a adopté une stratégie offensive contre les groupes jihadistes opérant sur son territoire, au prix de nombreuses pertes civiles selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Le Burkina Faso, avec le Mali, le Niger et le Nigéria, représente une part importante des victimes du terrorisme en Afrique de l’Ouest, selon le Global Terrorism Index 2024. La région des trois frontières entre ces pays demeure un foyer d’activités terroristes meurtrières.
En 2023, le Burkina Faso a enregistré une hausse de 22% du nombre de décès liés à des incidents sécuritaires, avec un total de 1907 morts, en grande partie attribuables à des attaques de groupes armés terroristes (GAT).
Les chiffres du Global Terrorism Index mettent en évidence l’ampleur du défi sécuritaire auquel est confronté le Burkina Faso, avec le groupe Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) opérant de manière significative dans le pays, causant la mort de centaines de personnes.
Au regard de ces révélations, il apparaît crucial d’intensifier les efforts internationaux pour soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre le terrorisme tout en garantissant le respect des droits de l’homme et la protection des civils.
Kpan Charles
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