Abidjan, le 21-11-22 (crocinfos.net) La population mondiale a officiellement atteint 8 milliards de personnes cette semaine, alors que la plus importante génération de jeunes de l’histoire – 1,8 milliard d’adolescents et de jeunes (âgés de 10 à 24 ans) – est confrontée à des défis sans précédent en matière de santé et de bien-être. L’adolescence est une étape critique du développement, mais entre 2003 et 2015, seulement 1,6 % de l’aide sanitaire au développement a été consacrée à des programmes destinés aux adolescents. La situation a été considérablement exacerbée par la triple menace des conflits, des changements climatiques et de la pandémie de Covid-19.
Lucy Fagan, du principal groupe de l’ONU pour l’enfance et la jeunesse, membre du groupe de travail de PMNCH (partenariat pour la santé maternelle, néonatale et infantile) sur la redevabilité et coprésidente du groupe d’action sur le partenariat et la communication, tire la sonnette d’alarme.
Elle souligne l’importance à tirer parti des opportunités offertes par l’ère numérique pour connaître et faire valoir ses droits, ainsi que la nécessité d’investir davantage dans les services SDSR (santé et droits sexuels et reproductifs) pour les adolescents et d’impliquer les jeunes dans la conception et le développement des services qu’ils utilisent.
Environ 12 millions de filles âgées de 15 à 19 ans et au moins 777 000 filles de moins de 15 ans accouchent chaque année dans les pays en voie de développement.
Au moins 10 millions de grossesses non désirées surviennent chaque année chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, tandis que les complications liées aux grossesses et aux accouchements figurent parmi les principales causes de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde.
Pour pallier cela, M. Fagan estime que l’argent devrait parvenir aux organisations dirigées par des jeunes. Car, selon elle, beaucoup d’entre elles apportent déjà des changements sur le terrain et favorisent l’accès à des informations, des services et un accompagnement par les pairs sans stigmatisation. « L’accès à un financement durable et souple peut nous permettre de faire notre travail et de le faire correctement. Nous revendiquons nos droits, nous voulons être responsables, nous voulons être des partenaires à part entière dans ce voyage ensemble pour la santé et les droits sexuels et reproductifs et nous voulons un changement maintenant», conseille-t-elle.
Par ailleurs, Dr David Imbago, responsable de la plateforme YIELD et membre du Conseil d’Administration de PMNCH, représentant son département ‘’Adolescents et jeunes’’ à la campagne 1,8 milliard de jeunes pour le changement de PMNCH, en octobre 2023, le Forum mondial des adolescents aborde dans le même sens: « Les décideurs politiques devraient interroger leurs électeurs sur les attentes des jeunes, travailler de manière intersectorielle et adopter une approche globale du bien-être des adolescents.»
Le PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, est citée dans le rapport comme une plateforme clé pour encourager la participation et le leadership des adolescents et des filles.
Kpan Charles