[Société] Au cœur du délabrement des tombes construites à des millions FCFA

[Société] Au cœur du délabrement des tombes construites à des millions FCFA

On les voit se lamenter, pleurer à chaudes larmes, crier, tomber quand meurt l’un de leur proche. Mais, une fois le disparu enterré à des coûts de millions FCFA que la tombe reste sans entretien.

Gagnoa, le 10-11-22 (crocinfos.net) Plusieurs tombes construites à des coûts de millions FCFA pour accueillir un corps pour son repos éternel, restent dans la majorité des cas, sans aucun entretien. Le chef  de village du canton  Zedi, région située  dans l’ouest  de la Côte d’Ivoire donne une réponse à ce gâchis.

Pour lui, au-delà d’être une simple tradition, l’entretien et le nettoyage d’une tombe fait partie des obligations morales et civiques. « C’est par simple orgueil que ces gens construisent ces tombes qu’ils abandonnent après », indique-t-il.

En effet, les ayants-droit doivent, entre autres garantir l’étanchéité du caveau, nettoyer la pierre tombale, prendre soin des plantes, rénover la sculpture. « Tous les aménagements et les travaux sont à leurs frais. Ils peuvent réaliser eux-mêmes le nettoyage du tombeau ou le confier à des professionnels », relève-t-il.

Conséquence : la réhabilitation périodique du caveau familial pas respectée, parce que la famille est éloignée du lieu où repose à jamais le corps du disparu.

Rares sont ceux qui désherbent les alentours des tombes. Faute de rénovation, certains monuments tombent en ruine.

Par ailleurs, l’état de délabrement d’une tombe peut provoquer des conséquences importantes. Les ayants-droit ou leurs descendants peuvent subir des sanctions administratives visant à reprendre la concession. Cela, par des actions lancées par la commune, si l’état d’abandon du tombeau est constaté.

Même les feuillages sur la sépulture ou l’absence des compositions florales peuvent se terminer par la mise en œuvre de la procédure de reprise de la concession funéraire. La procédure de reprise de concession funéraire peut durer des années, selon la loi.

Sa mise en œuvre suit une étape stricte. L’État a mis en place une loi pour régir le nettoyage de la tombe. Une occasion, qui donnerait  de voir  ou de donner  une certaine méfiance  à certains parents des défunts pour la construction  d’un caveau  coûteux.

En d’autres termes, les propriétaires  des morts ne se manifestent pas sur place pour entretenir les lieux de la construction  de la tombe.

Il est aussi impératif qu’une  inhumation qui  a eu lieu dix ans auparavant  dans  un caveau  coûteux  se retrouve  de nos jours  dégradé  et méconnue  de certains parents.

C’est pourquoi, la municipalité  doit, en premier lieu, informer les ayants droit, c’est-à-dire les descendants des défunts, d’un  projet d’effectuer une visite de constatation sur la concession funéraire. Les dispositions y afférant sont prévues dans le Code général des collectivités territoriales (CGCT).

La loi exige l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception, aux descendants des défunts pour leur demander d’être présents lors de la visite des lieux. La lettre doit être envoyée un mois avant la date et l’heure de la descente collectivités territoriales.

Obligation de rénovation ou reprise de la sépulture

Les descendants des défunts disposent d’un délai de trois ans à compter de la réception de la lettre de mise en demeure pour rénover à leurs propres frais,  les tombes ou caveaux des défunts et les remettre dans un ossuaire municipal.

L’entretien d’une tombe implique des obligations, notamment, le maintien de la propreté et le respect de la mémoire du défunt en veillant à ce que cela reflète son image dans son vivant.

Un manquement à l’une des obligations comme la visite du caveau familial ou le dépôt d’une gerbe de fleurs peut se terminer par le lancement d’une procédure de reprise de concession.

Casimir Kouadio, correspondant régional  

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