Abidjan, le 13-4-23 (crocinfos.net) Le Collectif des Sociétés d’électrification du District Autonome d’Abidjan, composé de 63 entreprises, a organisé une conférence de presse le 30 mars 2023 pour réclamer le paiement immédiat et intégral d’un montant de 9.557.304.169 FCFA qui est dû par le District Autonome d’Abidjan.
Ce montant correspond, selon eux aux travaux d’électrification effectués dans le cadre du “Projet de désenclavement des villages et communes de Cocody, Abobo, Koumassi, Yopougon du District Autonome d’Abidjan” entre 2015 et 2021.
Cependant, le Collectif a été surpris par la réaction du District Autonome d’Abidjan qui a produit une déclaration remplie de contrevérités, notamment sur les montants des Devis Quantitatifs et Estimatifs (DQE) initiaux, ainsi que sur l’acompte de 500 millions de FCFA versé aux entreprises, qui représente seulement 5% de la dette totale.
Selon le Collectif, le District Autonome d’Abidjan tente également de réduire les montants des factures en évoquant un prétendu audit, ce qu’il considère comme ‘’une diversion.’’
Face à ce qu’il qualifie de ‘’manque de respect et de considération envers les entreprises du Collectif’’, qui sont pour la plupart endettées auprès des banques et d’autres créanciers pour réaliser les travaux d’électrification, le Collectif a décidé d’organiser un sit-in le 12 avril 2023 pour réclamer un règlement définitif de leurs factures.
Des correspondances ont été adressées aux autorités compétentes, dont le Préfet de Région, la Préfecture de Police, le 1er Arrondissement et la Mairie du Plateau, pour demander une autorisation de manifester. Cependant, le Collectif a été surpris de recevoir une réponse de la Préfecture de Police indiquant qu’elle n’est pas en mesure de garantir l’encadrement sécuritaire du sit-in et que par conséquent, la manifestation n’est pas autorisée.
Le Collectif rappelle que la Côte d’Ivoire est un pays démocratique où le droit de manifester pour ses droits et le droit de réunion sont des droits fondamentaux reconnus par la Constitution et le cadre législatif et réglementaire. Ainsi, il estime qu’il ne devrait pas être empêché d’exercer ces droits en tant qu’entreprises revendiquant le paiement de leurs factures.
Il faut rappeler que le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation et le ministre de la Sécurité et de la Protection civile ont pris un arrêté interministériel, n°872/MATED/MSPC du 14 Septembre 2020 portant prorogation de la mesure de suspension des marches et autres manifestations sur la voie publique. Cette mesure n’est pas levée officiellement, plusieurs manifestations politiques ont été autorisées.r
C’est dans ce contexte confus de la confiscation de la liberté d’expression, à travers un sit-in que le Collectif annonce qu’en l’absence de paiement intégral de leur dû avant le 19 avril 2023, ils organiseront un sit-in géant et irrémédiable à cette date, en faisant usage de leur droit inaliénable reconnu par la Constitution, le cadre législatif et réglementaire.
Bienvenue R.K.