– Diensia Oris-Harmel Bonhoulou dédicace ce jeudi à 15h
L’écrivain, Diensia Oris-Harmel Bonhoulou, dédicace son œuvre intitulée : ‘’Fin d’une génération en Côte d’Ivoire’’ ce jeudi 2 novembre 2017 à 15 heures à l’hôtel Tiama au Plateau. Nous vous proposons en quelques lignes, le résumé de son ouvrage.
Cet ouvrage, Diensia Oris-Harmel Bonhoulou tente de retracer succinctement l’ordre de succession générationnel établi à travers l’histoire politique ivoirienne, afin que le lecteur s’aperçoive des enjeux des élections présidentielles de 2020, année à laquelle une passation de flambeau à la génération post-indépendance s’impose. En effet, l’année 2020 qui se profile à l’horizon annonce un évènement majeur en Côte d’voire, il s’agit de la fin de la génération des ténors de l’après-Houphouët. Ces derniers se distinguent de deux manières. La première est qu’ils sont tous nés avant 1950. La seconde est qu’ils ont d’abord occupé une position privilégiée entre 1990 et 1993, les dernières années de la présidence de Félix Houphouët-Boigny (collaborateurs directs, leaders d’oppositions).
Cependant, on parle de génération politique lorsque trois éléments sont réunis. D’abord, il faut l’existence d’une cohorte c’est-à-dire l’ensemble de personnes nées à peu près à une même époque et qui grandissent ensemble. Ensuite un collectif militant dans lequel ils se mobiliseront. Enfin le changement politique et social qu’ils auront effectué.
De ce fait, un ordre naturel de succession générationnelle fut établit depuis la conférence de Brazzaville. Ainsi, à travers l’histoire politique ivoirienne, trois grandes cohortes peuvent être dégagées en 60 ans d’indépendance. La première élite ivoirienne débute officiellement la politique à partir de 1945 et réussit 15 ans plus tard à obtenir l’indépendance. Nés entre 1900 et 1920, ils ont pour la plupart suivit la même trajectoire intellectuelle (Eps Bingerville, William ponty Dakar) avant de se mobiliser au sein du RDA, présidé par Houphouët-Boigny leur leader.
À partir de 1956, date de la mise en œuvre de la loi-cadre, cette élite qui a lutté pour l’indépendance accepte de collaborer avec ses cadets sociaux revenus de France. Née entre 1925 et 1935, cette première génération de fonctionnaires formés en France n’a pas connu la lutte anti coloniale. Mais, revenus au pays, ces derniers prennent vite conscience de la forte présence des coopérants français dans l’administration, ce qui remet en cause leurs compétences et même l’indépendance du pays. Ils réclamèrent simplement le départ des Blancs de ces postes. Ils obtiennent finalement l’« l’ivoirisation des cadres » à partir de 1978.
La troisième génération politique fut constituée de la première jeunesse estudiantine de la Côte d’Ivoire indépendante. Mobilisée au sein de l’Uneeci, deux tendances se sont par la suite dégagée à partir de 1969, date de la création du Meeci.
D’une part, les étudiants, qui refusaient par le passé le Meeci et le principe du parti unique. Quelques années plus tard, ils s’activent au sein des mouvements d’enseignants (Synaress, Synesci, Synepci) et luttent pour le retour de la démocratie. Bénéficiant d’un contexte international favorable, ils obtiennent le multipartisme en mai 1990, le plus célèbre d’antre eux se nomme Laurent Gbagbo. D’autre part, les étudiants du MEECI restés fidèles à Houphouët-Boigny sont bien intégrés dans le système politique. Cependant, ils émergent au moment où Félix Houphouët-Boigny est vieillissant. Le problème de la succession du président ouvre une grande période de troubles et de crispation nationaliste que nous qualifions, hormis l’alternance de 2000, de « partie inutile de l’histoire »
Cette succession d’ Houphouët-Boigny fut un échec parce que la notion « d’esprit d’équipe », le second pilier sur lequel elle reposait n’a pas été respecté par les héritiers. L’objectif de cette génération était d’obtenir l’indépendance économique.
Aujourd’hui, à l’heure où le président Alassane Ouattara achève son dernier mandat, quelle sera la politique de demain ?
- Faire un procès de l’extrémisme afin de l’éradiquer définitivement de la vie politique ivoirienne.
- Régler définitivement la question de la citoyenneté en Côte d’ivoire dans la mesure où la crise ivoirienne fut en réalité liée à la définition de la citoyenneté. La question de la citoyenneté est réglée par la réintroduction de la nationalité par déclaration, et par la reforme des conditions d’éligibilité à la présidence de la République conformément aux accords de Marcoussis.
- S’accommoder à la bipolarisation de la vie politique ivoirienne, qui peut être facteur de stabilité. La vie politique ivoirienne restera influencée par l’image des deux candidats de la présidentielle de 1990, à savoir Houphouet-boigny et Laurent Gbagbo. Cette évolution conduira les partis politiques vers ces deux pôles dominants avant de s’affronter pour la prise du pouvoir au détriment du pluralisme.
En somme, une vie politique bipolarisée sera facteur de stabilité, elle permettra aux deux grandes générations politiques d’émerger. Du côté des Houphouetistes, la dernière génération d’excellence du Meeci composée de la nouvelle bourgeoisie de l’excellence dispose aujourd’hui de toute la légitimité de revendiquer cet héritage (fortune, lien étroit avec la France, produits de l’excellence, enfants du système financier international). Ainsi, le premier président ivoirien né après l’indépendance, affilié à Houphouët-Boigny, pourrait être Thierry Tanoh. Né d’une mère française, Thierry Tanoh répond aux critères d’un héritier houphouetiste. Cependant, la génération Fesciste ne dominera la Côte d’Ivoire que si elle se réconcilie, et accepte de reprendre le lourd héritage de Laurent Gbagbo.
Le Montagnard