[Tiassalé] Le Maire Antoine Assalé rend des comptes à sa population et annonce son retrait

Abidjan, Côte d’Ivoire, 23 janvier 2025 (crocinfos.net) – Mercredi 22 janvier 2025. À Tiassalé, cet exercice démocratique est devenu une tradition : la 7^e édition de la séance de reddition des comptes intitulée « Le Maire Tiemoko Antoine Assale face à sa population ». Dans une salle bondée où même les chaises supplémentaires se font rares, le maire engage un échange direct et sans filtre avec les habitants, retransmis en direct sur les réseaux sociaux.

Assis dans un fauteuil au centre de l’attention, Tiémoko Antoine Assalé ouvre la rencontre avec une pointe d’humour : « Je suis au fauteuil blanc », plaisante-t-il en observant l’affluence. Plus de 300 personnes se serrent dans la salle de la mairie depuis 14 heures, bien avant le début prévu à 16 heures. Chefs traditionnels, guides religieux, femmes, jeunes, membres du conseil municipal et chefs de services : tous sont présents pour écouter et interroger celui qu’ils ont élu en 2018. « Ce que nous faisons ici, c’est pour que demain, ceux qui viendront après nous ne se moquent pas de vous. En réalité, le maire, c’est vous », déclare-t-il, en expliquant pourquoi la transparence et la reddition des comptes sont au cœur de sa gouvernance.

La population ne jure que par Antoine Assalé, même dans les commerces

Le maire entame son propos liminaire, qui dure un peu plus d’une heure. Il présente d’abord le bilan de sa gestion entre 2018 et 2023, avant de détailler les réalisations de 2024 et les projets pour 2025. « Nous n’avons rien à cacher », assure-t-il en brandissant une pile de documents. « Toutes nos actions sont répertoriées : dépenses, procédures d’attribution de marchés, noms des entreprises, paiements, avancement des travaux. Ce document est public. Il est à votre disposition. Allez vérifier ce qui a été réalisé. C’est votre droit », invite-t-il.

Les habitants de Tiassalé accueillent cette transparence comme une marque de respect. « Avec le maire Assalé, nous avons appris le contrôle citoyen », confie une présidente d’association. « Si nous l’avons élu, c’est notre responsabilité de lui demander des comptes. C’est avec notre argent que la plupart des projets sont réalisés. »

Après une heure de bilan, le premier magistrat de la commune cède la parole à la population. Pendant trois heures, les habitants exposent doléances, remerciements, plaintes ou suggestions. Rien n’est filtré. « C’est l’occasion de dire ce que nous avons sur le cœur », glisse un participant. Cette dynamique participative transforme la rencontre en un véritable dialogue direct.

Un modèle de gestion rigoureuse

Depuis 2018, Tiassalé se transforme à vue d’œil. La population, passée de 38 000 à 46 000 habitants, profite d’une gouvernance rigoureuse qui a redressé les finances de la commune. « Quand nous sommes arrivés, la dette de la mairie s’élevait à 834 millions de FCFA, avec un déficit budgétaire de 54 millions. Aujourd’hui, 95 % de cette dette est remboursée, et le budget 2025 atteint 1,05 milliard de FCFA, contre 492 millions en 2018 », révèle Assalé Tiémoko.

Grâce à une meilleure collecte des taxes, passée de 25 à 74 millions de FCFA (et bientôt 130 millions selon les projections), la mairie peut financer des projets concrets pour les habitants. « Nous prenons en charge les frais d’examen des enfants et même leurs photos d’identité. Bientôt, la mairie couvrira les frais de concours pour tous les enfants de Tiassalé », annonce-t-il fièrement.

Assalé Tiémoko maire rappelle les trois engagements pris dès 2018 :

– Rendre la ville économiquement viable : Aujourd’hui, Tiassalé collecte 1 milliard de FCFA d’impôts, dont 400 millions reviennent à la mairie.

– Repositionner Tiassalé parmi les grandes villes : La commune est désormais visible et attractive, y compris au-delà des frontières ivoiriennes.

– Améliorer les salaires : Les contractuels, qui touchaient entre 30 000 et 50 000 FCFA, perçoivent désormais des rémunérations au-dessus du SMIG, tout en maintenant les dépenses de fonctionnement sous la barre des 30 %, conformément à la loi.

Une vision pour 2040

En 2024, la mairie réalise 29 projets. En 2025, ce sont 30 nouveaux chantiers qui débutent. Mais Assalé Tiémoko regarde plus loin. Avec le soutien d’Expertise France et du BNETD, la commune a élaboré un Plan stratégique de développement 2024-2040, conçu avec les contributions des populations. « Même si je ne suis plus là, Tiassalé continuera de se développer », rassure-t-il en précisant que c’est son dernier mandat à la mairie. « En 2018 je vous avais dit que je voulais faire deux mandats. Je tiendrai cette promesse. Depuis 2016, j’ai formé des jeunes capables de prendre le relais et de poursuivre la vision. Bientôt, je ferai des tournées pour vous les présenter. Un nouvel esprit s’est construit. Ne commettez plus l’erreur de ramener Tiassalé en arrière », assure-t-il.

Avant de conclure, le maire énonce les nouvelles mesures qui entreront en vigueur dès le 15 février 2025 :

– Interdiction des enfants de moins de 18 ans dans les maquis et boîtes de nuit. Les contrevenants risquent une amende de 1,5 million de FCFA.

– Interdiction des divagations d’animaux.

– Permis obligatoire pour les conducteurs de mototaxis, avec un âge minimum de 18 ans.

– Interdiction de déverser les eaux usées dans les rues.

Régulation des nuisances sonores : Musique interdite après 22 heures en semaine et après minuit le week-end, sauf autorisation spéciale.

Une leçon pour la Côte d’Ivoire.

Tiassalé n’est pas qu’une ville, c’est un modèle. Un exemple de gouvernance transparente, de reddition des comptes et de participation citoyenne. À travers le leadership du maire Assalé Tiémoko, cette commune incarne une démocratie vivante où les élus se mettent au service des populations, et non l’inverse.

La transparence, le contrôle citoyen et l’intégrité ne devraient pas être des exceptions, mais des principes fondateurs de notre développement collectif.

La clé de l’avenir réside dans une responsabilité partagée. À Tiassalé, cette vision prend vie. Ce modèle doit inspirer et être reproduit partout ailleurs… à une échelle nationale. Je suis venu, j’ai vu, j’ai appris… et je repars convaincu que l’avenir appartient aux citoyens et aux élus qui marchent ensemble.

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