-‘’Professeur Alpha Condé est, et demeurera en Guinée. Nous ne céderons à aucune pression’’, martèle la junte au pouvoir
Abidjan, le 18-9-21 (crocinfos.net) Les deux présidents, Alassane Ouattara (Ado) de Côte d’Ivoire et Nana Akufo-Addo du Ghana et les diplomates qui, au nom de la CEDEAO se sont rendus au lendemain du sommet extraordinaire de cette organisation ouest-africaine, n’étaient pas les bienvenus en visite en Guinée, le vendredi 17 septembre où ils n’ont pas eu gain de cause, quant à la sortie de la Guinée du désormais, ancien président Alpha Condé.
La pression que les deux chefs d’État ont mis sur la junte militaire pendant les 2 heures d’échanges à l’hôtel Sheraton de Conakry, lors de leur visite concernant les différentes sanctions et, aussi la libération de l’ancien président Alpha Condé, s’est heurtée à un mur de roc. Surtout concernant la sortie de Alpha Condé de la Guinée. La désormais muette-parlante a, dans un bref communiqué, lu par le lieutenant-colonel, Aminata Diallo, fait tomber mis les pendules à l’heure et mis au goût du jour, tout ce qui se tramait: « (…) le chef du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) et son président, le colonel Doumbouya, président de la République de Guinée tient à rassurer l’opinion nationale et internationale que l’ancien président de la République, professeur Alpha Condé est, et demeurera en Guinée. Nous ne céderons à aucune pression. Il bénéficiera d’un traitement humain digne de son rang dans son pays.»
Une douche froide pour les émissaires de la Cedeao avec cette page qui tourne contrairement à des prétendues rumeurs qui faisaient état de négociations entre le CNRD et la Cedeao, relative à la sortie de Alpha Condé hors du territoire nationale. Il restera ‘’confiné’’ et ‘’otage’’ de son peuple et la junte militaire au pouvoir.
La veille à Accra, l’organisation ouest-africaine avait haussé le ton pour demander un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée avec une transition rapide : six mois pour organiser des élections présidentielle et législatives. Des sanctions ont également été annoncées contre des responsables de la junte : interdiction de voyage, gel des avoirs et puis interdiction pour les membres du CNRD de se présenter à l’élection présidentielle.
Concernant les différentes sanctions, rien n’a filtré de la rencontre marathon. Dans une très courte déclaration avant son vol retour, le président Nana Akufo Addo a simplement parlé d’échanges ‘’francs’’ et ‘’fraternels’’ avec le colonel Doumbouya et les responsables de la junte au micro des confrères.
Au Palais de Nations où les deux chefs d’État ont rencontré leur ancien homologue, le président ivoirien a déclaré ce qui suit : « Nous avons aussi rencontré mon frère Alpha Condé qui va bien. Nous garderons le contact.»
Revoir le fichier électorale, organiser des élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous les guinéens en six mois sous le poids des sanctions, il y a encore incompréhension entre la junte au pouvoir et la Cedeao.
Accueil hostile, maintien de Alpha Condé en ‘’otage’’, délai de la transition floue, la Cedeao va-t-elle avaler, aussi facilement cette couleuvre de la junte militaire ? Attendons de voir.
Bienvenue R.