À quand l’informatisation des registres de mariage en Côte d’Ivoire ?

À quand l’informatisation des registres de mariage en Côte d’Ivoire ?

Nous assistons depuis quelques années à de multiples scandales lors du déroulement de certaines cérémonies de mariage.

Abidjan, le 2-7-22 (crocinfos.net) Selon la loi n°2019 – 570 sur le mariage, art 3 ‘’Nul ne peut contracter un nouveau mariage avant la dissolution du précédent constatée soit par une décision devenue définitive, soit par un acte de décès.’’
Art. 8. ‘’Lorsqu’un fait, susceptible de constituer un empêchement au mariage, est porté à la connaissance de l’officier de l’état civil compétent pour procéder à la célébration, il doit surseoir à celle-ci et en aviser, dans les quarante-huit heures, le procureur de la République lequel peut, soit lui demander de passer outre, soit s’opposer au mariage. Le procureur de la République peut également former opposition au mariage lorsqu’un empêchement est porté directement à sa connaissance.’’
Nous assistons depuis quelques années à de multiples scandales lors du déroulement de certaines cérémonies de mariage. Malgré les dispositions prises par le législateur pour sécuriser l’union entre deux personnes, il est exigé la mention en vue du mariage sur la copie de l’extrait de naissance des conjoints parmi les documents à fournir.
Cependant, certaines personnes arrivent par une sorte de magie à contourner les dispositions importantes qui consacrent le mariage.
En effet, sous l’ère de feu le président Félix Houphouët Boigny, le mariage se déroulait dans de bonnes conditions conformément aux textes. La mention en vue du mariage était obligatoire et bien respectée surtout une fois le mariage réalisé. À l’issue du mariage, les différents responsables des états civils envoyèrent auprès des lieux de naissance des conjoints pour renseigner le registre afin d’éviter à certaines personnes de faire du faux. Il permet également de faciliter les statistiques des personnes mariées. La rigueur dans la transcription des informations au niveau de l’état civil et des registres de mariage était effective et correcte.
Selon certaines sources, des personnalités se sont plaints de la transcription de la mention sous prétextes que la protection des données dans le sens de la protection de la vie privée.
Cette action de certaines personnalités va favoriser une faille dans les mairies qui sera considérablement exploitée par des personnes véreuses. L’on assiste tristement alors à de doubles mariages c’est-à-dire qu’une personne légalement mariée se permet de contracter deux ou plusieurs mariages avec d’autres femmes dans différentes mairies sans être inquiétée. À côté de cette faille, une autre pratique gangrène s’est installée dans les mairies, celle du mauvais traitement des agents de l’état civil, qui ouvre une porte à la corruption.
Aujourd’hui, la corruption a pris une allure vertigineuse dans les administrations publiques notamment les municipalités au point que l’état civil en Côte d’Ivoire a énormément perdu de sa crédibilité. Une reforme rigoureuse s’impose, celle de l’informatisation des registres d’état civil et de mariage. Le ministère de l’intérieur et l’union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), devraient œuvrer dans ce sens pour rendre fiable les registres d’état civil.

Ange DJENI Journaliste Diplômé de l’ISTC Polytechnique
Analyste politique

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