[Cacao ivoirien] Pourquoi le prix grimpe à l’international mais pas dans les poches des paysans ? (chronique)

[Cacao ivoirien] Pourquoi le prix grimpe à l’international mais pas dans les poches des paysans ? (chronique)

Le prix du cacao grimpe sur le marché mondial, mais ne profite pas aux paysans ivoiriens. Analyse économique et enjeux actuels. Fernand Dédeh revient aussi sur les retrouvailles Espérance de Tunis-Asec Mimosas en Ligue des Champions CAF et l'événement handball.

-Le regard d’un journaliste, spécialiste en économie

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 30-3-2024 (crocinfos.net)–-À Barthelemy Zouzoua Inabo: Comment expliquer au paysan ivoirien que le prix du cacao s’envole sur le marché international, mais pas dans sa poche. Cours d’économie cacaoyère pour les nuls. Actuellement, c’est un mouvement vers le centre du pays. Paquinou obligé. Ligue des Champions CAF, retrouvailles Espérance de Tunis-Asec Mimosas. Handball, beau coup des anciens

La question remue les feuilles de cacaoyers. Les producteurs s’interrogent et menacent d’entrer en grève. Le prix de la tonne de cacao sur le marché international atteint les sommets : 10.000 dollars US, soit environ 5 millions FCFA. Les intermédiaires et les traders se frottent les mains. Les paysans font grise mine.

Selon les informations, le problème est simple. La Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial (2,3 millions de tonnes) vend son or brun par anticipation. Et garantit le prix au producteur. L’avantage d’un tel système, le paysan est assuré de recevoir au moins le prix fixé par l’État, sans subir les conséquences du marché. Les intermédiaires prennent alors le risque d’acheter le produit. En fonction de l’évolution des cours, ils perdent de l’argent ou en gagnent.

‘’Le prix de la tonne de cacao sur le marché international atteint les sommets : 10.000 dollars US, soit environ 5 millions FCFA. Les intermédiaires et les traders se frottent les mains. Les paysans font grise mine.’’

Cette année en particulier, en raison du changement climatique, de la réduction de la production mondiale et de la politique européenne de sanctionner le cacao issu de la déforestation, les cours se sont envolés sur le marché international. Au grand bénéfice des traders, intermédiaires et personnalités politiquement exposées qui règnent dans le milieu. Ils sablent le champagne, les producteurs cherchent le pain.

Le groupe parlementaire du vieux parti appelle le gouvernement à l’action afin que les paysans ivoiriens profitent de l’embellie du prix du cacao sur le marché international.

Sur le marché national, le kilo de la Paquinou reste toujours élevé. Ruée vers les villes et villages du Centre du pays. Ceux qui ne peuvent regagner la terre natale ou d’adoption pour une raison ou un autre, recréent l’ambiance du terroir dans le secteur de vie. Paquinou obligé. Les convois s’ébranlent, ambiance lourde dans les gares. Les forces de défense et de sécurité ont pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens pendant la période pascale. Ah, parce qu’il y a la fête de Pâques et il y a Paquinou.

Sur le terrain, les préparatifs vont bon train. Festival, fêtes populaires, sport et culture. Un long week-end exploité à fond. La crise ne tue pas la passion de la vie.

Le plus dur commence pour l’Asec. Ph.Dr

Passion de la vie et du sport. L’Asec Mimosas est à Tunis pour la Ligue des champions CAF, quart de finale aller. Elle croise l’Espérance de Tunis ce samedi 30 mars 2024 à  21 h GMT.

Les Jaune et Noir donnent des signes d’essoufflement en ligue 1. Ils sont partis en Tunisie après leur défaite à San-Pedro (1-0). Cependant, tout est question d’objectif : si les joueurs se subliment en coupe d’Afrique, ils peuvent effacer les inquiétudes des actionnaires.

‘’L’Asec Mimosas est à Tunis pour la Ligue des champions CAF, quart de finale aller. Elle croise l’Espérance de Tunis ce samedi 30 mars 2024 à  21 h GMT.’’

Il n’y a pas que les supporters de l’Asec Mimosas qui sont inquiets. Ceux de l’Africa Sports d’Abidjan, aussi. Chute devant l’équipe de Bouaflé (0-1), après le match nul face à Yakro FC (1-1). La deuxième partie de la ligue 2 est, pour le moins, laborieuse pour les aiglons. Ils sont leaders de leur poule, seulement à deux points de leur concurrent immédiat.

Pardon, ce samedi, annule tous les rendez-vous de Yopougon. Allons à Cocody-Danga pour l’hommage des handballeurs et des handballeuses à deux dinosaures : Pablo Gogoua et Charles Legré.

Encadré

De Mafoumgbé Bamba (Journaliste, spécialiste en Économie) :

« La Côte d’Ivoire dont système de commercialisation a été reformé à plusieurs reprise, a un système de vente qui repose sur la vente par anticipation. Elle vend par anticipation par le biais d’enchères électroniques, 70 à 80 % de sa récolte globale afin de tirer profit d’éventuelles hausses des cours mondiaux. Le reste est vendu en spot au cours du jour. Dans le cadre du nouveau système en vigueur né de la dernière réforme, il est servi aux producteurs ivoirien, 60% du Caf de référence et le prix du Kilogramme est garantie au producteur. En outre, malgré la Kyrielle de taxes adossées au Kilogramme de cacao pour alimenter les caisses de l’Etat, par ailleurs tant décriée par des analystes, un accent particulier est mis par la Côte d’Ivoire sur l’amélioration du revenu et des conditions de vie et de travail des producteurs. Aussi bien en termes d’accès à la santé, à l’éducation qu’à l’eau potable entre autres. Sans oublier le traitement phytosanitaire du verger café-cacao par le Conseil café-cacao.

‘’La Côte d’Ivoire a un système qui repose sur la vente par anticipation.’’

”La Côte d’Ivoire vend par anticipation par le biais d’enchères électroniques, 70 à 80 % de sa récolte globale afin de tirer profit d’éventuelles hausses des cours mondiaux.”

Face à la grogne de certains acteurs ivoiriens de la filière café-cacao, le Conseil cacao explique et rassure : « La surenchère pratiquée ne profite aucunement aux producteurs mais plutôt aux intermédiaires de la chaine que sont les traitants, les pisteurs etc. La Côte d’Ivoire pratique des ventes anticipées ; ce qui sous-entend que les exportations actuelles sont faites sur la base de contrats qui ont été vendus plus d’une année en avance alors que les prix de vente n’étaient pas aux niveaux actuels.

‘’Si les prix actuels étaient en baisse, les revenus des producteurs auraient été garantis et ces derniers ne subiraient pas la baisse.’’

L’avantage d’un tel système permet de garantir un prix aux producteurs sur une campagne donnée. Le système permet aux producteurs de bénéficier des prix actuels de façon décalée à partir de la campagne prochaine, dont la production est en train d’être vendu. À contrario, si les prix actuels étaient en baisse, les revenus des producteurs auraient été garantis et ces derniers ne subiraient pas la baisse. »

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